Dashanzi 798, l'ancien parc industriel de la banlieue nord-est de Pékin reconverti en ateliers où bouillonne la création artistique?: cette nouvelle image de la Chine est désormais connue dans le monde. Mais Pékin, longtemps perçue comme la très sobre capitale politique du pays, aujourd'hui désireuse de s'inscrire dans le paysage mondial comme capitale culturelle, n'a pas choisi l'art contemporain pour peaufiner cette image. La municipalité a mis l'accent sur la vie quotidienne et traditionnelle. Outre le parc des Minorités, ensemble de demeures « typiques » où vivent des membres de dizaines de minorités chinoises, les autorités locales ont rénové ou rénovent encore tous les sites touristiques liés à la culture ancestrale (Cité interdite, palais d'Été, etc.). Les projets les plus vastes concernent deux des quartiers du vieux Pékin. Le premier, maintenu en l'état, sert surtout de labyrinthe aux pousse-pousse emplis de touristes. Le second sera détruit pour être reba selon les plans et les photos du début du XXe siècle?; il est déjà partiellement transformé en un centre commercial en plein air pour étrangers et riches Chinois en quête d'« authenticit頻. Ce mélange de culture traditionnelle et d'édifices contemporains parfois démesurés a clairement des visées économiques. Le gouvernement veut cultiver le mythe de l'arrivée à maturité d'une Chine éternelle. Un mythe qui, au-delà de l'attrait de provinciaux venus du reste du pays, entretient la fascination qu'ont de nombreux entrepreneurs et investisseurs étrangers pour ce pays. Et face à la réalité d'infrastructures déficientes et d'un manque de main-d'?uvre qualifiée, cette politique culturelle de Pékin participe à la poursuite de la croissance chinoise.Tristan de Bourbon, à Pékin

latribune.fr

30 Nov 2008, 13:43

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