Pendant que le président parlait hier de diversité à Polytechnique, François Fillon a profité de la convention de l'UMP sur l'économie pour rassurer les militants sur la poursuite des réformes malgré la « pause » actuelle. Au contraire, « la crise doit être un levier pour accélérer la mutation de l'économie française », a-t-il martelé, tout en vantant le plan de relance adopté demain en Conseil des ministres, sans toutefois annoncer de nouveaux chantiers.Si le gouvernement est en manque d'idées dans les prochaines semaines pour faire face aux effets de la crise, il pourra toujours puiser dans le vivier des 37 pistes présentées hier par l'UMP pour « refonder le capitalisme ». « L'UMP a voulu avant tout penser aux citoyens et aux salariés », avertit Frédéric Lefebvre, député des Hauts-de-Seine et secrétaire national de l'UMP en charge de l'économie, cité comme entrant dans le gouvernement Fillon en janvier.Très remontée contre les banques, l'UMP propose de renforcer la présence de salariés non actionnaires au conseil d'administration des établissements financiers. Elle réclame également la fusion de l'AMF et de la Commission bancaire dans un organe de contrôle unique doté de pouvoirs plus étendus. Les ménages surendettés bénéficient de toutes les attentions du parti majoritaire. « Les établissements financiers seraient moins enclins à accorder des crédits à tort et à travers si l'organisme prêteur en dernier ressort était responsable de la totalité des crédits accordés à une personne endettée », assène Frédéric Lefebvre. L'UMP propose également que les préfets, qui président les commissions de surendettement, puissent bloquer pendant un an les dossiers des ménages en situation dramatique. Autre proposition?: l'instauration d'un crédit-bail immobilier pour les ménages modestes, leur permettant, grâce à un mécanisme de crédit d'impôt comparable à celui dont bénéficient les emprunteurs, d'acquérir un appartement après l'avoir loué. Malgré la crise des subprimes, l'UMP reste favorable à la création d'un crédit hypothécaire, idée défendue jadis par Nicolas Sarkozy, dès lors que le système est assorti de garde-fous, en particulier la création d'un fonds de garantie de ces prêts.« Autoproduction »L'UMP n'oublie pas pour autant les ménages aisés. Elle suggère que l'assiette de l'ISF soit basée sur les seuls revenus du capital et non sur le capital immobilisé. Elle propose aussi de relever le plafond de réduction d'ISF pour les investissements directs dans les PME « innovantes » et d'instituer un allégement pour les investissements dans les fonds locaux finançant les PME. Et si le gouvernement ne se saisit pas de ces propositions?? « L'UMP est capable d'autoproduction législative », avertit Frédéric Lefebvre. L'expérience du travail du dimanche, issu d'une proposition de loi UMP, prouve le risque de cette formule. n ++BSD ++ NePas supprimer n signature++BSF ++

latribune.fr

30 Déc 2008, 1:27

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