Bac pro  :  Darcos met aussi de l'huile dans les rouages

Il est une autre réforme qui fait moins de bruit que celle du lycée, mais qui soulève autant d'inquiétudes : celle de la voie professionnelle. Engagée en septembre 2007, elle vise, dans un souci « d'égale dignit頻, à aligner le cursus des lycées professionnels sur les voies générale et à dominante technologique. L'objectif est aussi de lutter contre l'échec scolaire. « Sur 200.000 élèves, 50 % quittent la filière à l'issue du BEP », alors qu'ils devraient poursuivre jusqu'au bac, explique-t-on au ministère de l'Éducation nationale. Le cursus du bac professionnel, qui concerne 25 % des élèves du second degré, sera donc ramené à partir de la rentrée 2009 de quatre ans (deux ans de BEP et deux de « bac pro ») à trois ans.Xavier Darcos a décidé de lancer tambour battant cette réforme : depuis septembre, elle est « expérimentée » dans 70 % des lycées professionnels. Le problème, dénoncent les syndicats d'enseignants professionnels, est que ce test a été lancé avant la mise en place des programmes et des grilles horaires. Ces dernières, définies globalement sur l'ensemble du cycle de trois ans, étaient très critiquées et le projet d'arrêté a été rejeté à l'unanimité jeudi dernier en Conseil supérieur de l'éducation. Mais comme pour la réforme de la seconde, Xavier Darcos a mis de l'eau dans son vin. Le nouveau texte, présenté hier en réunion extraordinaire par la Direction générale de l'enseignement scolaire, a été amendé pour répondre aux demandes des syndicats. Les horaires des enseignements généraux obligatoires et des matières complémentaires ont été augmentés. Et une rallonge pourra être obtenue en fonction des effectifs.« C'est un nouveau départ en termes de dialogue social », concède Thierry Reygades, secrétaire national du Snes-FSU en charge des enseignements technologiques et de la formation professionnelle.BEP et CAPReste la menace qui pèse sur l'avenir des BEP. Xavier Darcos a décidé de maintenir leur obtention en deuxième année de cursus bac pro « pour rassurer ». Mais il leur préfère les CAP (4.000 nouvelles places ont été ouvertes), très prisés des entreprises du BTP et de l'hôtellerie. Or, ces dernières s'inquiètent que de plus en plus d'élèves poursuivent en bac pro, voire en BTS ou en licence professionnelle. Une tendance qui devrait s'accélérer avec la réforme. « Mais avec la crise, le besoin de main-d'?uvre sera plus faible », argue-t-on rue de Grenelle. C. J. n
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