La musique en ligne renonce à ses verrous

Isabelle Repiton à Cannes Depuis vendredi, les titres du catalogue SonyBMG vendus en ligne en France sur fnac.com et Virginmega.com ne contiennent plus de dispositifs anticopie, ou DRM. Ces DRM interdisaient par exemple de lire un morceau acheté et copié sur un baladeur iPod d'Apple. En fin de semaine ? des détails restent à régler ?, il en sera de même pour le catalogue du numéro un du secteur, Universal Music, dont 200.000 titres sont présents depuis ce matin sans DRM sur Starzik, un des cinq premiers sites français de téléchargement. Après ceux d'EMI, et des labels indépendants dès 2007, puis de Warner, récemment, les quelque 4 millions de titres téléchargeables en ligne en France seront désormais débarrassés de verrous numériques anticopie. Depuis le 6 janvier, ils ont déjà disparu de la première boutique mondiale de musique en ligne, iTunes Music Store d'Apple, et les titres qui y sont achetés peuvent être lus sur tous les baladeurs. En échange de cet abandon, Apple, qui avait imposé le prix unique de 99 centimes le morceau, a accordé aux majors de pouvoir moduler le tarif de leurs titres. Sur le marché français, où iTunes n'est pas la plate-forme dominante, la généralisation de l'abandon des DRM aux autres devait donc suivre sans délai.prévenir le piratageAu Marché international de la musique (Midem) à Cannes, la ministre de la Culture Christine Albanel a salué hier les producteurs pour ce geste « très fort en direction des consommateurs avant même le vote de la loi Création et Internet à l'Assemblée nationale », et non un an après, comme ils s'y étaient engagés fin 2007. La ministre a assuré faire « tout son possible » pour que ce texte destiné à prévenir le piratage des ?uvres en ligne, voté « sans voix contre » au Sénat le 30 octobre, trouve place dans l'ordre du jour de l'Assemblée « fin février et au plus tard en mars ». Elle était venue rencontrer les professionnels, accompagnée de parlementaires dont les rapporteurs du texte, le sénateur Michel Thiollière (UMP, Loire), au Sénat, et le député Franck Riester (UMP, Seine- et-Marne). Christine Albanel a jugé la situation « psychologique » très différente de celle de 2006, autour de la loi controversée sur les droits d'auteur sur Internet (DADVSI). Un texte qui avait notamment pour but de réprimer le contournement des mesures techniques de protection, aujourd'hui disparues. La levée de ces verrous était un combat des opposants à la loi DADVSI. En trois ans, l'offre légale de musique en ligne, payante ou gratuite, s'est aussi beaucoup élargie. Ce contexte devrait rendre moins polémique le débat sur la loi « Création et Internet » qualifiée de plus « pédagogique » par la ministre puisqu'elle prévoit d'adresser des avertissements aux internautes qui téléchargent. La prise de conscience des dégâts du piratage sur une filière qui a vu 53 % de son chiffre d'affaires disparaître depuis 2002 est aussi mieux partagée.
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