Comment rendre liquide un produit qui, par essence, ne l'est pas?? Telle est toute la problématique des OPCI retail, dont l'actif doit être au minimum investi à 60 % dans de l'immobilier, alors que le passif doit être exigible par les souscripteurs dans un délai court. Si l'AMF n'a accordé que trois agréments pour les OPCI grand public, c'est parce qu'elle a finalement imposé dans la pratique aux gérants d'OPCI de ménager une poche de 35 % en actifs liquides et de prévoir la possibilité d'un délai de préavis de six mois pour réaliser les ordres de rachat des souscripteurs. Si la décision permet, selon l'AMF, d'éviter une crise de liquidité, elle gène les sociétés de gestion. Selon ces dernières, les clients veulent des produits immobiliers purs. De plus, il serait plus compliqué d'obtenir l'accord des clients pour transformer des SCPI, composées à 95 % d'immobilier, en OPCI, qui n'en contiendraient que 65 %. Ce débat entre professionnels et AMF, clé pour l'avenir des produits grand public, n'a toujours pas abouti. Pourtant, le groupe de travail mis en place mi-2008 a permis de nombreuses avancées, selon un gestionnaire qui souhaite rester anonyme?: « Nous nous sommes mis d'accord pour que, par le recours à des techniques financières, les OPCI puissent détenir jusqu'à 80 % d'immobilier au lieu de 65 %, et ce sans affecter la liquidité. » Un seul point, aujourd'hui, est encore en débat?: « L'AMF souhaitait que les OPCI soient assortis d'un délai de préavis de six mois pour exécuter les ordres de vente passés par les clients. Comme les dépositaires ne peuvent pas gérer ce type de préavis, et que ce délai est commercialement gênant, nous avons proposé une autre solution?: un délai de paiement de six mois qui permettrait au client de voir son ordre de vente réalisé au prix voulu, le paiement n'intervenant que six mois après. » Entre-temps, le risque de portefeuille serait alors assuré par le gestionnaire. « L'AMF n'a pas voulu nous laisser le choix et a tout bloqué. »

latribune.fr

30 Jan 2009, 1:32

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