La cartographie du marché de l'or ne cesse d'être révisée. Selon le rapport de la société d'analyse GFMS, la crise financière a accéléré la tendance à la décroissance de la production de l'Afrique du Sud, où de nombreuses mines nécessiteraient des investissements en raison de l'épuisement des veines de production actuellement exploitées. La Chine a en revanche confirmé cette année son statut de premier producteur mondial, avec 288 tonnes d'or, contre 234 tonnes pour les États-Unis et 232 tonnes pour l'Afrique du Sud. demande inerteAu total, la forte baisse de la production mondiale plaide aujourd'hui pour un redémarrage des cours, selon GFMS. D'autant que les politiques monétaires de plus en plus laxistes des pays de l'OCDE risquent de ranimer l'inflation, contre laquelle l'or permet de se prémunir. GFMS prévoit ainsi que l'once d'or atteindra les 1.080 dollars en 2009. Reste à savoir si ce discours, très proche de celui tenu il y a un an par les mêmes auteurs, sera davantage confirmé par les faits en 2009 qu'en 2008. L'année dernière, l'once d'or a en effet dépassé les 1.030 dollars avant de plonger en même temps que les autres actifs alors que la chute du dollar était enrayée en juillet, les fonds en quête de liquidité se débarrassant de tout ce qui était cessible. Si les signaux semblent être au vert entre une offre limitée et une demande d'investissement prête à se réveiller, un point noir demeure?: la demande d'or pour l'industrie, certes modeste, est aujourd'hui inerte. Mais surtout, la demande destinée à la joaillerie bat de l'aile. En Inde, où la demande de métal jaune pour ce secteur peut d'ailleurs être assimilée à la thésaurisation, le marché est orienté à la baisse. Pour John Reade, chez UBS, ce dernier facteur risque de contenir le retour en grâce de l'or, qui cotait 833,80 dollars l'once vendredi soir à Londres. Aline Robert

latribune.fr

30 Jan 2009, 1:32

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