Les européennes, enjeu de taille à gauche

Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot en sont encore à se faire des politesses. Le premier, qui a quitté le Parti socialiste pour créer le Parti de gauche, a avancé son congrès fondateur au 30 janvier pour ne pas entrechoquer son agenda avec celui du porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, qui tiendra la réunion de lancement du Nouveau Parti anticapitaliste le 6 février. Mais Jean-Luc Mélenchon, qui a déjà opéré une alliance avec le Parti communiste, veut surtout faire pression sur les quelque 7.500 militants trotskistes du futur NPA pour qu'ils acceptent la formation d'un « front de gauche » aux élections européennes du 7 juin. L'objectif affiché étant d'arriver « devant le Parti socialiste » grâce à l'union de tous les anciens « nonistes » de gauche qui avaient contribué au rejet de la Constitution européenne lors du référendum de 2005. Pour l'instant, Olivier Besancenot reste réservé. Favorable à l'unité dans les mouvements sociaux, le porte-parole se méfie davantage des processus électoraux. « Avoir des élus au Parlement européen sera utile, notamment pour aider au lancement du NPA, mais le vrai test, c'est la mobilisation sociale », a-t-il expliqué au « Parisien-Dimanche ».une réponse à la criseLa « gauche de la gauche » n'est pas la seule à disputer le leadership au Parti socialiste. Daniel Cohn-Bendit, coprésident des Verts au Parlement européen, a lancé vendredi à Lyon la campagne des listes « Europe Écologie ». Allié à l'altermondialiste José Bové, l'ancien leader étudiant de Mai 68, qui a été désigné, hier tête de liste verte en Ile-de-France, juge que le manifeste des écologistes européens apporte une réponse à la crise économique « directement intégrée à l'Europe, alors que d'autres pensent qu'on ne peut en sortir que par une addition de solutions nationales ». « C'est la grande différence avec le manifeste socialiste », a-t-il souligné.Face à cette double menace, le PS cherche à adapter sa stratégie. Après l'âpre bataille de l'automne pour la succession de François Hollande, il lui sera difficile de rééditer son exploit de 2004, lorsqu'il avait obtenu 29 % des voix. Ces derniers jours, Ségolène Royal a fait savoir qu'elle était « disponible » pour mener la liste PS dans la région Ouest. Selon le blog du « Monde », l'ex-candidate à la présidentielle estime que Martine Aubry devrait conduire la bataille dans le Nord car « c'est le rôle du premier secrétaire de s'engager directement ». Martine Aubry n'a pas pour l'instant répondu à cette pression « amicale ». La majorité qu'elle dirige au PS est encore divisée entre « ouistes » et « nonistes » de 2005 et la ligne n'est pas arrêtée pour la campagne. Hélène Fontanaud
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