Assurance chômage  :

Demain, tous les projecteurs seront braqués sur la CFE-CGC. Le syndicat des cadres, présidé par Bernard Van Craeynest, indiquera s'il signe ou non l'accord sur l'assurance chômage. S'il décidait de ne pas ratifier le texte, la CFDT, seule signataire à ce jour côté syndical, se retrouverait très isolée. Ce qui ne ferait pas les affaires du patronat, Medef, CGPME et UPA ayant indiqué qu'ils signeront le texte. Mardi dernier, lors de son point de presse mensuel, Laurence Parisot, présidente du Medef, indiquait : « Ce qui nous frappe dans les positions qui sont prises, c'est qu'on peut se demander si elles ne le sont pas en fonction d'autres considérations que le contenu des textes. [?] Les élections prud'homales ont été un désastre de ce point de vue-là. Elles ont abouti à des interprétations qui ont déstabilisé certaines organisations. »Reste maintenant à savoir quelle attitude adopteront les non-signataires. Exerceront-ils, comme le leur avait enjoint François Chérèque, leur droit d'opposition ? Dans le système du Conseil national de l'emploi, il suffit que deux syndicats s'opposent, ce qui aurait pour conséquence de reporter d'un mois la décision. Seule pour le moment, la CFTC a indiqué qu'elle n'en ferait pas usage, estimant tout de même que le texte comporte des points positifs comme la création d'une filière unique d'indemnisation ou le principe un jour travaillé-un jour indemnisé. Si la chose semble acquise pour la CGT, rien n'est encore sûr pour Force ouvrière.Trois optionsUne fois la décision de la CFE-CGC arrêtée, la balle sera dans le camp du gouvernement. L'État a trois options. Soit il agrée la convention, ce qui est possible ? en théorie une seule signature patronale et une seule signature syndicale suffisent ? mais semble très délicat dans la pratique. Soit il décide de ne pas l'agréer et demande la prolongation de la convention actuelle ? et enjoint aux partenaires sociaux de renégocier. Une demande exprimée tour à tour par la CFTC puis par FO, mais rejetée en bloc par le Medef et la CFDT. Dernière option enfin, l'État reprend la main et fixe lui-même les paramètres de l'indemnisation des demandeurs d'emploi.Un scénario catastrophe pour Laurence Parisot qui signifierait une étatisation du régime paritaire créé en 1958. « Est-ce que ceux qui défendent le paritarisme veulent ça ? J'ai un peu oublié mon latin. Mais, si je ne l'avais pas oublié, je le perdrais », avait-elle lancé.Peu enthousiaste, le gouvernement va donc jouer le rôle d'arbitre. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, l'a rappelé le 15 janvier lors d'une visite au Pôle emploi de Chamalières : si l'accord n'est pas signé, « le gouvernement prendra ses responsabilités pour un certain nombre de dispositifs. [?] On fera le job. » Les syndicats ont jusqu'au 15 février ? date à laquelle l'actuelle convention a été prolongée ? pour faire jouer leur droit d'opposition, sauf s'ils décident par avenant de prolonger une nouvelle fois l'actuelle convention. n
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