Les chômeurs privés de leur mutuelle

Un accord prévoyait pour un salarié licencié de conserver le bénéfice de sa complémentaire santé. Les syndicats, CGT en tête, en ont fait leur cheval de bataille. Le gouvernement en a repris l'idée et le patronat commence à se laisser convaincre : la sécurisation des parcours professionnels, qui permet à des chômeurs de garder une partie des droits qu'ils avaient en tant que salariés, séduit. En revanche, sa mise en ?uvre s'avère complexe. Dernier exemple, le maintien de la mutuelle, qui devait être en vigueur aujourd'hui, ne sera appliqué qu'au 1er mai. L'accord de janvier 2008 sur la modernisation du marché du travail prévoyait, en effet, qu'en cas de rupture du contrat de travail un salarié pourrait conserver le bénéfice de sa complémentaire santé et du système de prévoyance de l'entreprise. Pour le salarié, l'avantage est évident. Jusqu'alors, il se retrouvait du jour au lendemain sans mutuelle ou devait la prendre totalement en charge. Avec le nouveau système, son ancienne entreprise doit l'assumer en partie ou contribuer à un système mutualisé. Seul problème, ni les employeurs qui doivent revoir leurs contrats avec leurs mutuelles, ni les branches ne sont prêts. Les quatre syndicats signataires du texte de janvier 2008 et le patronat ont donc signé, le 12 janvier, un avenant repoussant la mise en ?uvre au mois de mai. Même s'il s'agit de difficultés techniques, le signal envoyé n'est guère positif. D'autant qu'une seconde mesure prévue attend toujours. Les salariés licenciés devaient aussi pouvoir utiliser le reliquat de leur droit individuel à la formation (DIF) pour se former, qu'ils soient au chômage ou dans une nouvelle entreprise. Or les modalités pratiques n'en ont été définies que dans le récent accord sur la formation professionnelle. La sécurisation des parcours professionnels avance très doucement. Agnès Laurent
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