Les bonus des patrons restent sur la sellette

La plupart des sociétés cotées disent adhérer aux recommandations patronales sur les rémunérations des dirigeants, mais le pointage publié par l'Autorité des marchés financiers n'a pas clos le débat. Alors que plane la menace de Nicolas Sarkozy de légiférer pour encadrer bonus et parachutes dorés, Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), s'est insurgée contre les émoluments du PDG de l'équipementier automobile Valeo Thierry Morin. Bien que Valeo ait publié dès le 13 novembre un communiqué expliquant que le groupe s'alignerait sur les recommandations de la place, son patron reste l'un des mieux payés de France, avec une part fixe qui s'est élevée à 1,56 million d'euros en 2007 (soit 60 % de plus que la moyenne des PDG du CAC 40). En outre, il dispose d'un parachute doré bien supérieur aux recommandations du Medef et de l'Afep en la matière (36 mois au lieu de 24).L'équipementier dont le cours a perdu 75 % de sa valeur depuis 2007 a annoncé à la mi-décembre une réduction de ses effectifs « de l'ordre de 5.000 personnes, dont environ 1.600 en France ». Une situation qui a poussé, selon nos informations, le groupe à déposer une demande au Fonds stratégique d'investissement (FSI), géré par la Caisse des dépôts, en cours de constitution. Ce qui pourrait accélérer la réforme des rémunérations chez Valeo.irréprochableLes pouvoirs publics travaillent à un encadrement des investissements du fonds qui exigerait de ses participations une gouvernance irréprochable. De son côté BNP Paribas fait preuve de vertu en se rangeant à la volonté du président de la République de suspendre la rémunération variable des dirigeants des banques françaises bénéficiant du soutien apporté par l'État. Son président Michel Péberau et son directeur général Baudoin Prot renoncent à leur rémunération variable (respectivement 875.000 et 2,27 millions d'euros en 2008). Dans ce secteur toutefois les dirigeants de la Société Générale et du Crédit Agricole semblent plus réservés pour se soumettre à la volonté présidentielle. M. C. et C. T.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.