Safran navigue à vue dans

Infographie92 mm x 66 mmCombien de livraisons d'avions seront reportées ? Combien d'appareils seront cloués au sol par les compagnies aériennes ? Les incertitudes liées à l'ampleur de la crise, qui frappent le transport aérien, ont été sans pitié pour Safran. Le cours de Bourse de l'équipementier aéronautique (moteurs, trains d'atterrissage, etc.) et de défense-sécurité s'est effondré de plus de 15 % en séance, hier, à la Bourse de Paris pour finalement clôturer à -11,44 % à 8,21 euros. Il s'agissait à la fois de la plus mauvaise performance boursière et du plus fort recul de l'action depuis huit ans. Ce qui en dit long sur le manque de visibilité auquel est confronté le groupe français pour l'année 2009, notamment pour le second semestre.Sur la base des annonces faites par les compagnies aériennes au cours des douze derniers mois, les annulations ou reports de livraisons d'Airbus et Boeing équipés de moteurs CFM (50-50 Safran et General Electric) s'élèvent à 250. L'équivalent de 500 moteurs. Et 400 appareils, équipés de CFM, doivent sortir des flottes, privant ainsi le motoriste d'une partie du juteux marché de pièces de rechange. « Ce chiffre de 250 ne représente que 8 % du carnet de commandes CFM, lequel assure cinq ans de production », a relativisé le président du directoire de Safran, Jean-Paul Herteman, lors de la présentation des résultats 2008, marqués par un bénéfice opérationnel de 652 millions d'euros (? 17 %), obéré par un impact négatif du dollar de 646 millions.chute du trafic aérienAlors qu'il n'exclut pas de nouveaux reports ou annulations, il table sur une production de 1.250 à 1.260 moteurs CFM en 2009, quasiment égale à celle de 2008. Mais il s'est dit incapable de quantifier la part du carnet de commandes, qui court un risque en 2009. Son ampleur dépendra à la fois de la brutalité de la chute du trafic aérien, estimée par Safran entre 4 % et 5 %, ainsi que de l'efficacité des aides destinées au financement clients. Après les 5 milliards d'euros décidés par la France pour les clients d'Airbus, une décision du même type se fait toujours attendre des États allemand et britannique.Dans ce contexte, les prévisions sont délicates. Jean-Paul Herteman s'y est tout de même risqué. « Sauf dégradation majeure », il envisage un résultat opérationnel compris entre 5 % et 6 % [environ 500 millions, Ndlr] du chiffre d'affaires, qui sera quant à lui « du même ordre que celui de 2008 ». Soit 10,3 milliards d'euros. Pour y parvenir, la direction a lancé un nouveau plan d'économies. Baptisé Safran +, il doit apporter des gains d'efficacité nets de 2 % par an. La direction a notamment décidé de ne remplacer qu'un départ sur deux mais a refusé de préciser le nombre de postes supprimés. Fabrice Gliszczynsk
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.