portraitSchwarzenegger, auteur de scénarios noirs pour la Ca...

ortraitSchwarzenegger, auteur de scénarios noirs pour la CalifornieÉric Chalmet, à New YorkArnold Schwarzenegger n'avait certainement pas envisagé un tel scénario lorsqu'il a raflé le poste de gouverneur de la Californie à la faveur d'une crise budgétaire en 2003. L'ancien champion de culturisme, devenu star à Hollywood, s'était alors engagé à assainir les finances de l'État qui l'a accueilli quand il a quitté son Autriche natale en 1968. Mais, selon des confidences rapportées au «  New York Times », son prédécesseur, le démocrate Gray Davis, avait prévenu l'élu républicain : « Votre succès dépendra de deux facteurs : la pluie dans le Nord et une économie robuste. Et il n'y a rien que vous puissiez faire à leur sujet. » Figurant parmi les États où la spéculation immobilière fut la plus vive, la Californie accuse une crise aiguë. Le taux de chômage y a atteint 11,2 % en mars, contre 8,5 % au niveau national. L'État abrite treize des vingt-cinq villes où les saisies de logements sont les plus élevées des États-Unis. Au premier trimestre, le « golden state », qui constituerait la huitième économie mondiale s'il s'agissait d'un pays, a vu ses recettes fiscales chuter de 16 %. Pour combler un déficit budgétaire, attendu à 15,4 milliards de dollars pour l'exercice fiscal qui démarrera le 1er juillet, Arnold Schwarzenegger a décidé de soumettre deux scénarios à la population. Dans le premier, les électeurs acceptent les drastiques coupes budgétaires qu'il leur propose à l'occasion d'un référendum organisé aujourd'hui. Dans le second, ils les rejettent, mais le déficit finira par bondir à 21,3 milliards de dollars, et les « sacrifices » auxquels devront se résoudre ses administrés se révéleront encore plus douloureux.revenir au cinémaLes Californiens ont la désagréable sensation d'assister à la suite d'un mauvais film. En février, leur Parlement était parvenu, sous la pression de Schwarzenegger, à combler un déficit de 40 milliards de dollars réparti sur deux ans, grâce à des hausses d'impôts et à des coupes budgétaires. Cette fois-ci, le gouverneur refuse d'accroître la ponction fiscale. Mais ses propositions étant très impopulaires, le « Governator » a musclé son discours à l'approche du scrutin : « Nous ne pouvons éviter les coupes profondes et douloureuses de nos dépenses », a-t-il averti. Quel que soit le verdict des Californiens, le gouverneur taillera dans les budgets sociaux, réduira celui des écoles et des universités à hauteur de 4 milliards de dollars, supprimera 5.000 postes de fonctionnaires et tentera de céder des bâtiments publics tels que la prison de San Quentin et le Coliseum de Los Angeles.En cas de rejet de ses propositions, l'ancien acteur dévoile un synopsis digne d'un film catastrophe : libération de 19.000 immigrés clandestins des prisons de l'État, dont les autorités fédérales auront la charge, transfert de 23.000 autres prisonniers vers les prisons bondées des comtés, une année scolaire réduite de sept jours? L'aide du gouvernement fédéral, sous forme de garantie d'obligations, est envisagée au Congrès, mais elle pourrait intervenir trop tard pour remplir les caisses californiennes au 1er juillet.La fin du mandat de Schwarzenegger, en 2010, promet donc d'être ternie par « la folie budgétaire qui a toujours tourmenté (son) État ». Crédité d'un taux de popularité de 33 %, il était voilà un an une star de son parti, les candidats républicains à la présidentielle ayant cherché à gagner son précieux soutien pendant les primaires. Le gouverneur était aussi respecté par les démocrates qui saluaient ses promesses en matière de couverture santé et de limitation des émissions de gaz à effet de serre. Mais le temps où ses alliés envisageaient de réviser la constitution des Etats-Unis, afin qu'il puisse se porter candidat à la présidence de son pays d'adoption, semble loin. Et en 2010, l'ancien culturiste n'écarte plus de revenir au cinéma, si on lui présente un bon script. À moins que ce parent de la famille Kennedy, et supporter déclaré de Barack Obama, ne cède aux sirènes de l'ouverture, version américaine : il a déjà reconnu être prêt à soutenir la candidature d'un démocrate à son propre poste. n Comme ses prédécesseurs, le gouverneur se débat avec une équation budgétaire quasi impossible à résoudre. Son aura politique en est ternie.
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