L'Insee prévoit 700.000 destructions de postes en 2009

ConjonctureVivement la fin de l'année. En effet, ce n'est qu'avec les premiers frimas de l'hiver que l'économie tricolore pourrait enfin sortir de l'état de congélation avancé qu'elle connaît aujourd'hui estime l'Insee qui, comme le gouvernement, anticipe une diminution de 3 % de l'activité en 2009. Après avoir chuté lourdement au premier trimestre (-1,2 %), l'activité remonterait lentement la pente au fil des mois. Ainsi, le PIB reculerait de 0,6 % et de 0,2 % aux deuxième et troisième trimestres avant d'afficher une croissance nulle au quatrième. « À la fin de l'année, le niveau de l'activité sera tombé au niveau atteint en 2006 », précise Éric Dubois, le chef du département de conjoncture de l'Insee.Cette chute du PIB entraîne déjà et continuera d'entraîner une forte dégradation du marché du travail. Le scénario central de l'Insee envisage la destruction de 700.000 postes cette année dans le secteur marchand non agricole, portant le taux de chômage à 10,1 % à la fin de l'année, en hausse de 2,5 points en un an. « À la fin du quatrième trimestre, le taux de chômage retrouverait alors son niveau de 1999 », détaille Benoît Heitz, à l'Insee. Fait notable, l'industrie et la construction ne seraient pas les seuls secteurs à voir leurs effectifs se réduire. Traditionnellement protégé lorsque la conjoncture se dégrade, le tertiaire marchand (hors intérim) souffrirait également. « Le repli de l'emploi total serait notamment atténué par l'augmentation des emplois aidés, après deux années consécutives de baisse », estime Éric Dubois.chute de l'investissement« Les causes de cette panne sont désormais bien connues », estime-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. Conséquence directe du ralentissement économique mondial déclenché par la crise bancaire et financière, tous les clignotants de l'économie sont passés au rouge ou presque, seule la consommation des ménages offrant quelques signes de résistance (voir encadré). Selon les estimations de l'Institut, l'investissement des entreprises dégringolerait cette année de 8,9 % et celui des ménages de 6,9 %. En chute libre, les exportations plongeraient de 13,5 %. Quant au mouvement de déstockage, on ne sait s'il s'achèvera au cours du second semestre comme espéré.Dans ce contexte perturbé, dater la sortie de crise est-il raisonnable ? Éric Dubois préfère évoquer une « sortie de récession ». Interrogée par « La Tribune », Christine Lagarde reconnaît qu'il est encore trop tôt pour se le permettre. « Les signes positifs témoignant d'un redressement, même timide de l'activité sont encore trop rares », admet la ministre de l'Économie, tout en précisant que la France, moins dépendante des fluctuations du commerce mondial que la plupart de ses voisins, ferait un peu mieux qu'eux en 2009. Un avantage qui deviendra vite un inconvénient une fois la crise passée.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.