Pour la première fois, l'UIMM fait la lumière sur ses comptes

ATRONATFini les bilans élaborés sur un coin de table et détruits en fin d'année ! Hier, à l'occasion de son assemblée générale, l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) a fait les choses en grand pour présenter les premiers comptes certifiés de son histoire. 170 pages, la moindre dépense détaillée, les résultats des associations satellites consolidés, le « document de référence », approuvé sans réserve par le cabinet Mazard, n'a rien à envier à ceux que publient les entreprises privées. Et il distance, en matière de transparence comptable, le rapport de gestion d'une vingtaine de pages rendu public mardi par le Medef.L'UIMM, qui a longtemps cultivé le culte du secret financier, a beaucoup à se faire pardonner. À l'automne 2007, l'affaire des retraits en liquide à hauteur de plus de 20 millions d'euros a signé la fin de l'ère de Denis Gautier-Sauvagnac, alors président-délégué général, et de son numéro 2, Dominique de Calan. Et révélé les énormes réserves (environ 600 millions d'euros) de la caisse antigrève. Sous la houlette de son nouveau président, Frédéric Saint-Geours, élu en décembre 2007, la fédération de la métallurgie a décidé de sortir de l'opacité.Confortables réservesEn 2008, la « maison mère » UIMM a enregistré un résultat courant négatif de 10,8 millions d'euros, après avoir déjà subi des pertes de 9,2 millions d'euros lors de l'exercice précédent. Un déficit lié, cette année, aux premiers impacts de la crise économique sur les cotisations, qui baissent de 11 %, mais aussi aux dépenses liées à « l'affaire UIMM ». Le coût du départ des anciens dirigeants s'élève, par exemple, à 1,5 million d'euros. Et ce n'est pas fini : 10,6 millions d'euros ont été provisionnés pour faire face aux suites ? éventuellement aux poursuites judiciaires ? de l'affaire UIMM dans les prochaines années. Des dépenses que la fédération de la métallurgie peut assumer grâce à ses réserves. Même si elles ont fondu de 20 % en un an, en raison de la dégringolade de la Bourse, celles-ci se montaient à 497,2 millions d'euros en décembre 2008.Autre nouveauté, l'UIMM consolide les comptes des associations qui lui sont liées, comme l'UIMM apprentissage-formation, qui collecte la taxe d'apprentissage ou l'Adase, chargée des services supports. À l'exception de deux structures, l'Adpem et l'Apsic, qui disposent de fonds de 15 millions d'euros « pour une activité a priori nulle » et pour lesquelles « les travaux d'investigation demeurent d'actualit頻.En revanche, la direction de l'UIMM a renoncé à soumettre à l'assemblée générale la réforme du calcul des cotisations versées par les UIMM territoriales. Destiné à résorber les disparités, qui peuvent aller de 1 à 10 pour des territoires équivalents, et à faire contribuer de manière symbolique les syndicats professionnels, le projet fait grincer des dents. Pour apaiser les craintes, les discussions seront approfondies et de nouvelles propositions soumises au vote en octobre. Agnès Laurent
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