Téhéran dénonce des « ingérences » américaines

IranLes partisans de Mir Hossein Moussavi ont une nouvelle fois défilé par dizaines de milliers hier dans les rues de Téhéran. Les manifestants, pour la plupart vêtus de noir en mémoire de sept des leurs tués par balles lundi, ont défilé hier en silence. « Nous n'avons pas donné des morts pour accepter des urnes traficotées », clamait une pancarte. Selon le conseil national de la résistance iranienne, la répression aurait même fait 43 morts. Alors que la mobilisation ne faiblit pas, le régime iranien a tenté hier d'allumer un contre-feu en dénonçant les « ingérences » américaines dans ses affaires. « Après les déclarations interventionnistes des responsables américains, l'ambassadeur suisse a été convoqué en tant que représentant des intérêts américains en Iran et une note de protestation lui a été remise », a indiqué la télévision d'État.Le président Barack Obama a « fermement déclaré qu'il existait des principes universels, comme le droit de manifester en paix sans se sentir menac頻, a rétorqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs. Il continuera donc d'« exprimer ses préoccupations en faisant en sorte de ne pas se mêler » des affaires intérieures iraniennes, a indiqué la Maison-Blanche. L'accusation d'ingérence portée par les autorités iraniennes vise surtout à réveiller la fibre nationaliste iranienne. De nombreux observateurs soulignent en effet la position de retenue du président américain, qui a répété qu'il engagerait des négociations avec le régime iranien quelle que soit l'issue de la crise.habilet髠Les États-Unis ont toujours rêvé de faire tomber le régime iranien de l'extérieur, ce qui n'a eu jusqu'ici pour seul effet que de renforcer le nationalisme iranien, explique Thierry de Montbrial, directeur de l'Institut français des relations internationales (Ifri). Barack Obama a adopté une ligne très habile. En répétant qu'il ne veut pas se mêler de politique intérieure, il contribue indirectement à fragiliser le régime iranien. C'est beaucoup plus efficace que la manière forte adoptée par son prédécesseur qui avait tendance à ressouder les Iraniens derrière les autorités. »« Le risque aujourd'hui, poursuit Thierry de Montbrial, est que le régime cherche à rebâtir une unité mise à mal par les mobilisations en faisant vibrer la fibre nationaliste. Il pourrait être tenté d'accélérer son programme nucléaire pour se doter de l'arme atomique. En Iran, les gens rationnels ne souhaitent pas doter le pays de l'arme nucléaire, mais le conduire au seuil nucléaire, à l'image du Japon. Le risque est alors grand de basculer dans des scénarios aventureux comme celui d'une frappe préventive d'Israël. »Le Conseil des gardiens de la Constitution recevra samedi les trois candidats battus pour discuter des recours déposés contre le résultat du scrutin. Le Conseil, qui s'est déjà déclaré prêt à procéder à un nouveau décompte partiel, a indiqué qu'il avait commencé à examiner les 646 plaintes déposées après l'élection du 12 juin. Le Conseil des gardiens s'assure notamment que les lois adoptées par le Parlement sont conformes à la charia. n
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