Une grippe à géométrie variable

Trop ? Pas assez ? Tous les sondages montrent que les Français, dans leur majorité, trouvent que les responsables politiques exagèrent l'importance du risque pandémique de la grippe A afin de ne pas être accusés d'avoir été peu prévoyants. Vous êtes d'ailleurs plus des deux tiers à penser que « le gouvernement en fait trop sur la grippe A », selon le sondage que « La Tribune » réalise sur son site Internet. Mais les ministres, eux, gardent en tête les images d'un ancien responsable de la santé, interviewé dans son jardin en polo, minimisant les effets de la canicule de l'été 2003 qui allait faire prêt de vingt mille victimes en France.Comme quoi, dans notre pays, le principe de précaution est bien à géométrie variable. À appliquer sans restriction quand la catastrophe a déjà commencé, à prendre avec souplesse quand elle n'est encore qu'hypothétique. Et ce n'est pas le plan annoncé hier par le gouvernement qui va aider à adopter une position claire face au risque du virus H1N1. Ce plan ne prévoit pas de vaccination générale? mais un programme futur est tout de même évoqué. Le gouvernement achète des dizaines de millions de doses? alors que la durée de leur efficacité et leur distribution restent dans le flou. Des milliers de caisses de masques sont stockées? sans que l'on sache quand et où il faudra les porter. Rien n'est prévu pour la garde des enfants dont les classes et les écoles seraient fermées. Mais les pouvoirs publics, qui en appellent à la mobilisation familiale, ne parlent pas de l'éventuel impact sur notre économie d'arrêts de travail prolongés pour garder ses enfants.Se préparer au pire en assurant qu'il ne se produira pas : voilà peut-être la nouvelle définition du principe de précaution. Les mêmes experts qui rappellent qu'en France une grippe classique fait chaque année plusieurs milliers de victimes ? alors que la grippe A n'y a encore tué qu'une seule personne ? estiment sérieusement que le virus H1N1 risque de toucher 20 millions de personnes dans notre pays soit un tiers de la population. On espère alors que la notion de « personne touchée » ne s'entend pas au sens de l'organisation mondiale de la santé. Car l'OMS comptabilise pour l'instant près de 1.500 morts sur la planète pour moins de 180.000 cas soit près de 1 % tout de mê[email protected] OLIVIER PROVOST
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