La pelote des mauvaises dettes

chronique des marchésavec la crise, on pourrait s'attendre à ce que les banques perdent de leur superbe. Pourtant à entendre certains dirigeants ? de la Société Générale au Crédit Agricole ? ceux-ci ont du mal à admettre que la « politique des dividendes se fasse à l'Élysée ». Un mélange des genres que dénonçait à l'envers le général de Gaulle lorsqu'il refusait que « la politique de la France se fasse à la corbeille ». Néanmoins ces positions quelque peu bravaches devraient rapidement laisser place à plus de modestie et Nicolas Sarkozy conserve toutes ses chances d'être entendu dans son appel à la suspension de la rémunération variable des dirigeants des banques qui ont été soutenues par l'État. BNP Paribas en bon élève montre déjà l'exemple. Plus consistante apparaît l'attitude ferme d'Arianne Obolensky, la directrice générale de la Fédération bancaire française, lorsqu'elle réfute les critiques sur la frilosité des banques à prêter aux entreprises. Pas seulement parce qu'elle oppose à ces critiques une croissance de 9 % de l'encours global des crédits dans l'Hexagone pour les onze premiers mois de 2008, pas plus parce qu'elle rappelle qu'une baisse de la demande de prêt accompagne naturellement toute crise. Et de conclure dans les colonnes des « Échos » : « On ne peut pas demander aux banques de financer ce qui n'est pas finançable. » À ce stade, on pense au Japon englué dans la crise qui a suivi l'éclatement de la bulle de 1989. Tout au long de ces années ressurgissait le spectre des mauvaises dettes qui ont représenté jusqu'à 17 % du PIB nippon. Cela durera jusqu'à ce que le Premier ministre, Koizumi, s'attaque en 2003 à cette montagne de dettes des banques, maintenues sous perfusion par les gouvernements pendant plus de quinze ans. Pendant toute cette durée, loin d'apurer le stock toxique, les banques ont continué de faire grossir la pelote en accordant des prêts sans se soucier de prendre en compte le risque réel. Est-ce ce que l'on attend aujourd'hui des banques françaises ? Christophe tricaudNicolas Sarkozy conserve toutes ses chances d'être entendu dans son appel à la suspension de la rémunération variable des dirigeants des banques qui ont été soutenues par l'État.
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