Après la Grèce, l'Espagne voit sa signature abaissée

Après l'avertissement de la semaine, la sentence est tombée. L'agence de notation S&P qui avait mis en garde la semaine passée quant à la solidité financière de l'Espagne est dès hier passée à l'acte. L'agence de notation a dégradé la dette souveraine de long terme de la péninsule ibérique, la faisant passer de AAA, la note la plus élevée par cette agence, à AA+. « L'abaissement de notre note reflète notre anticipation d'une dégradation des comptes publics qui ira de pair avec une détérioration des perspectives de croissance de l'Espagne », a commenté Trevor Cullinan, analyste chez S&P, « elle tient également au fait que la réponse politique apportée aux défis économiques et fiscaux n'est peut-être pas suffisante ». Mais s'il s'agit là d'un coup rude pour Madrid, qui a vu l'écart de rendement affectant les emprunts d'État espagnol et allemand grimper de 29 points de base depuis le 1er janvier, à 115 pb, cette annonce l'est également pour l'Europe tout entière, où les craintes de contagion s'accentuent depuis la semaine dernière. L'Espagne est en effet, après la Grèce mercredi dernier, le deuxième pays sur le Vieux Continent à se voir infliger une telle sanction. Et surtout, d'autres pays sont, du point de vue de leur solvabilité, sur la sellette. coup de chaudLe Portugal est en première ligne. Ce dernier, dont la note de sa dette de long terme a été placée la semaine dernière sous surveillance négative, pourrait en effet être le prochain pays à voir sa note dégradée. L'Irlande est également sous surveillance, même si l'abaissement dont a fait l'objet sa note est jugé moins sérieux.Cette perspective de dégradation en cascade a remis les marchés financiers sous pression. À cette annonce, l'euro s'est affaibli face au billet vert touchant un point bas à 1,3120 dollar. Du côté des actions, les indices, pourtant dans le vert en matinée, se sont violemment retournés dans l'après-midi. L'indice DJ Euro Stoxx a cédé 1,27 %, tandis que l'Ibex perdait 1,45 %. Enfin, certains pays ont également vu sur le marché des CDS (credit defaut swaps) le coût des assurances se renchérir. Celui des emprunts espagnols remontant de 9 points de base à 147 pb. Face à ce coup de chaud, les apaisements venus du monde politique n'ont eu que peu d'impact. Ils n'ont pourtant pas manqué. Joaquin Almunia, le commissaire européen aux affaires économiques, a par exemple tenu à relativiser : « Le risque de défaut existe toujours dans les secteurs privés et publics, a-t-il indiqué, mais dans le cas des membres de la zone euro ils ne sont pas à mes yeux significatifs. » Enfin autre bonne nouvelle, arrivée en fin de journée : l'agence Fitch a dégainé à son tour, pour confirmer cette fois le triple AAA espagnol.
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