Bercy révise ses prévisions à la marge

La pression est sur Éric Woerth. Le ministre des Comptes publics est auditionné cet après-midi par la commission des Finances de l'Assemblée nationale sur l'exécution budgétaire 2008. Éric Woerth a déjà indiqué que le déficit devrait ressortir autour de 56-57 milliards d'euros, en raison de rentrées fiscales (impôts sur les sociétés et TVA principalement) inférieures de 12 milliards à la prévision initiale.Mais le ministre est surtout attendu sur les conséquences que le gouvernement tire de cette situation pour les rentrées fiscales en 2009. En effet, puisqu'il n'est pas question de compenser ces pertes de recettes par de nouveaux impôts ou un tour de vis supplémentaire sur la dépense, la dégradation de 2008 aura un effet de base négatif sur 2009 avec à la clé une détérioration du déficit budgétaire. Celui-ci est attendu pour l'instant à un peu moins de 80 milliards d'euros.masse salariale négativeDu côté de la Sécurité sociale, le ministère des Comptes publics a indiqué hier que cette dernière enregistrerait un déficit de 10,5 milliards d'euros en 2008, au lieu des 9,3 milliards annoncés en novembre, et de 12,6 milliards en 2009 (au lieu de 10,5 milliards). Selon certains experts, moins « politiques », ce déficit pourrait même dépasser les 15 milliards (voir « La Tribune » du 22-12) en raison notamment d'une masse salariale en progression nulle, voire négative.Plus largement, le gouvernement va devoir se positionner par rapport aux prévisions de Bruxelles tablant pour la France sur un déficit public culminant à 5,4 % du PIB cette année. Il récuse ? pour l'instant ? un tel pessimisme, révisant néanmoins ses prévisions. Une chose est certaine, alors qu'une nouvelle prévision devrait être publiée au plus tard début avril, Éric Woerth ne veut pas se livrer, à ce stade, à une remise en cause globale de son cadrage macroéconomique. Dans le programme de stabilité transmis par la France à Bruxelles le 22 décembre, Paris indiquait tabler sur un déficit public à 3,9 % du PIB en 2009, une prévision fondée sur l'espoir que la croissance serait comprise en 2009 entre 0,2 et 0,5 %? Une hypothèse qui apparaît aujourd'hui bien optimiste. Anne Eveno
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