Gaza à l'heure du bilan

Ravagée par plus de trois semaines de combats, la bande de Gaza offre un spectacle de ruines générales. Les 2.000 raids aériens, les tirs massifs d'artillerie et de chars israéliens ont semé la désolation. Pas moins de 20.000 bâtiments publics et maisons individuelles ont été détruites ou sérieusement endommagées, soit 15 % du parc immobilier. Environ 26.000 Palestiniens sont devenus des SDF à la suite d'attaques israéliennes contre leur habitation. La plupart d'entre eux ont trouvé un refuge provisoire dans 31 centres d'aide ouverts par l'Agence des Nations unies pour les réfugiés.Selon les estimations du Bureau central palestinien des statistiques, le taux de chômage, qui culminait déjà à 42 % avant le déclenchement de la guerre le 27 décembre en raison surtout d'un très sévère blocus imposé par Israël pour isoler le Hamas, a dépassé les 60 % de la population active. Le millier de tunnels creusés sous les 14 km de la frontière entre le sud de la bande de Gaza et l'Égypte a également porté un coup très dur à l'économie locale.destruction des tunnels Cette contrebande très active concernant non seulement les armes, en provenance notamment d'Iran, mais aussi les produits alimentaires, les médicaments, le fuel, les matériaux de construction et les cigarettes constituait un cordon ombilical vital vers le monde extérieur. Or, l'aviation israélienne a pilonné systématiquement la région frontalière et détruit la plupart de ces tunnels. « Sans ce moyen de communication, la population est condamnée à l'asphyxie, à moins que les points de passage vers l'Égypte et Israël n'ouvrent à nouveau et ne permettent le passage des produits de première nécessit頻, prévient un diplomate européen en poste dans la région.vive concurrence L'autre inconnue va porter sur le financement de la reconstruction. Jusqu'à présent, l'Union européenne apportait la plus grosse obole en prenant toutefois soin que l'aide de plusieurs centaines de millions de dollars par an soit gérée par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, le grand rival du Hamas, qui figure sur la liste des organisations terroristes dressée par l'UE. Reste à savoir si les Européens confrontés à une récession vont se montrer aussi généreux que dans le passé alors qu'une bonne partie des infrastructures qu'ils avaient financées dans le passé a été rasée. Du côté des pays musulmans, une très vive concurrence oppose l'Arabie Saoudite, prête à débloquer un demi-milliard de dollars à condition que ces fonds restent sous le contrôle de Mahmoud Abbas pour endiguer l'influence dans la région de l'Iran via le Hamas, et le Qatar, qui dit vouloir débloquer 250 millions de dollars qui seraient versés directement au Hamas.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.