Nestlé abaisse son objectif 2009

L'action Nestlé a bondi de près de 7 %, hier en séance, après la publication des comptes annuels du groupe suisse, numéro un mondial de l'agroalimentaire. Un hommage quelque peu étonnant, au vu de résultats tout justes conformes aux prévisions des analystes financiers. À 109,9 milliards de francs suisses (73,7 milliards d'euros), le chiffre d'affaires 2008 se situe « dans le bas de la fourchette du consensus de prévisions », souligne le bureau d'analyse Aurel. Et si le bénéfice net s'est envolé de 69 %, à 18 milliards de francs suisses, c'est grâce à la plus-value de 9,2 milliards retirée de la vente à Novartis de 25 % du fabricant de produits ophtalmologiques Alcon.Il semble que les investisseurs ont surtout été soulagés par l'absence de « profit warning », après celui lancé le 4 février par l'américain Kraft. Et, contrairement à son autre concurrent Unilever, Nestlé, interrogé sur ses perspectives, ne s'est pas réfugié dans le mutisme. Le groupe vise pour cette année une croissance organique (à périmètre et taux de change constants) de son chiffre d'affaires « proche de 5 % ». Toutefois, il s'agit là d'un abaissement ? certes léger ? de l'ambition de 5 % à 6 % par an, que le groupe s'était fixée comme rythme de croisière.L'objectif 2009 est bien loin de la croissance organique de 8,3 % réalisée en 2008. Une croissance qui masque un net ralentissement de l'activité au quatrième trimestre. Durant cette période, les ventes en volumes n'ont augmenté que de 1,2 %, après une progression de 3,4 % sur les neuf premiers mois. La division eau en bouteilles et la branche nutrition (alimentation diététique) ont souffert, la crise économique poussant les consommateurs à acheter seulement des biens de première nécessité.Dans ce contexte de récession, « il n'est pas évident que Nestlé tienne aussi bien le coup qu'il le prétend », écrit en substance le courtier Sanford Bernstein. L'objectif d'une croissance organique « proche de 5 % » semble d'autant plus ambitieux que Nestlé ne pourra pas se permettre d'augmenter à nouveau sensiblement ses prix cette année. Pour deux raisons. D'abord, les consommateurs se rabattraient plus encore sur les marques de distributeurs, moins chères que celles des industriels. Ensuite, et contrairement à l'an dernier, l'évolution des cours des matières premières agricoles ? pour la plupart en baisse sensible depuis janvier ? ne pourrait pas justifier des hausses de prix significatives.Si le groupe est optimiste sur le front de son activité, il se montre en revanche plus mesuré au chapitre du bilan. Soucieux de préserver sa trésorerie, malgré une dette n'excédant pas 30 % des fonds propres, Nestlé ne rachètera que pour 4 milliards de francs suisses de ses propres actions en 2009. Contre 8,7 milliards l'an dernier. D'ailleurs, contrairement aux craintes de nombre d'investisseurs alors que le pacte d'actionnaires sur L'Oréal s'achève le 29 avril, il n'est pas question pour Nestlé, propriétaire de 29 % du groupe de cosmétiques, d'augmenter sa participation du vivant de Liliane Bettencourt. nle bénéfice net s'est envolé de 69 %, à 18 milliards de francs suisses.
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