Eramet se prépare à

Si l'année 2007 avait été celle du nickel, 2008 restera incontestablement comme celle du manganèse pour Eramet. C'est en tout cas ce qu'ont fait ressortir hier les résultats annuels du groupe minier français.Outre l'acquisition du norvégien Tinfos en juillet, le groupe a profité à plein de la flambée des cours de ce minerai dont le prix a triplé l'an dernier. Le résultat opérationnel courant de cette branche s'est littéralement envolé de 147 %, à 1,08 milliard d'euros, profitant d'un effet prix de 950 millions d'euros. L'impact sur les comptes aurait pu être plus important si le groupe n'avait pas, parallèlement, souffert de l'effondrement des prix du nickel, passés en 2008 de 22 dollars la livre à 5 dollars aujourd'hui. Sur ce segment, Eramet enregistre un résultat opérationnel courant de 169 millions d'euros, en baisse de 75 %. Au final, les résultats du groupe ressortent tout de même en hausse. Son résultat opérationnel courant atteint 1,3 milliard d'euros (en hausse de 10 %) pour un chiffre d'affaires en hausse de 15 % à 4,3 milliards. Le résultat net part du groupe progresse, lui, de 19 %, à 694 millions. Des performances qui vont se traduire pour les actionnaires par le versement d'un dividende de 5,25 euros par action.Sauver la trésorerieSi ce dividende s'inscrit en baisse de 13 % par rapport à 2007, les actionnaires doivent malgré tout se réjouir. Car l'exercice en cours s'annonce d'ores et déjà calamiteux. Patrick Buffet, le président d'Eramet, parlait en ce sens hier d'un « effet falaise » avec des prix du manganèse qui ont rejoint le plancher des vaches. Autant dire que dans une conjoncture économique déprimée, marquée par une demande chinoise atone et une politique de déstockage généralisée, le groupe ne profitera pas cette année d'un quelconque effet prix.Le ton est donné. La première moitié de 2009 s'annonce particulièrement difficile. Par conséquent, la priorité est de préserver la trésorerie. Et sur ce point, Eramet a déjà pris les devants. Il compte couper ses investissements de plus de moitié cette année pour les ramener à 336 millions d'euros. Au-delà, des économies vont être réalisées, notamment dans la branche nickel. Le groupe entend ainsi présenter en Nouvelle-Calédonie « des mesures sociales » destinées à répondre aux baisses de production. Gaël Vaut
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