Banques Populaires et Écureuil tentent de s'affranchir de l'État

Les mutualistes font cause commune. Réunis pour la première fois hier matin à la Maison de la Chasse et de la Nature à Paris pour faire le point sur le projet de fusion de leurs organes centraux, les 80 principaux dirigeants des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires ont longuement discuté de l'hypothèse d'une entrée de l'État au capital du futur groupe. Un scénario qui a émergé depuis peu sous la pression de l'Élysée et de Bercy qui veulent une fusion rapide et aussi complète que possible. Mais « rouges » et « bleus » ne le souhaitent manifestement pas. Dans un communiqué conjoint, les deux banques insistent sur le « caractère mutualiste du nouvel ensemble », une manière de s'affranchir de l'entrisme de l'État. Ils ont réaffirmé au passage, haut et fort, leur volonté de fusionner. Mieux, ils semblent s'être mis d'accord sur un périmètre de fusion acceptable pour tous. Dans la foulée, l'Écureuil a, selon nos informations, réuni son conseil de surveillance qui a voté à une quasi-unanimité contre l'entrée de l'État. Selon une source interne, ils craignent qu'une telle intervention appauvrisse encore des caisses régionales déjà fragilisées.aide financière à définirDu côté des pouvoirs publics, le Trésor a pris les choses en mains cette semaine. Il lui reste à s'assurer de la réelle convergence de vue des deux groupes et de la réelle solidité financière du nouvel ensemble pour que l'État n'ait pas en dernier recours à s'inviter à son capital. En attendant, le Trésor travaille sur la forme que pourrait revêtir son aide financière : actions de préférence ou ordinaires s'il doit pour finir être véritablement présent au capital. Sachant qu'il doit aussi veiller à respecter l'égalité des aides aux banques pour éviter des distorsions de concurrence. En tout état de cause, son entrée à hauteur de 30 % semble disproportionnée. Un niveau aux environs de 10 % paraît plus raisonnable.Le Trésor semble, en attendant, avoir arrêté un périmètre enfin stabilisé. Si Natixis sera rattaché à l'organe central, ce ne sera le cas ni de Foncia ni de Nexity. Selon une source proche des négociations, le Crédit Foncier ne devrait pas y figurer non plus. Mais rien n'est définitivement tranché sur le sujet. Seule certitude : les deux mutualistes se seraient engagés à apporter les actifs tenus pour l'heure à l'écart d'ici deux ou trois ans, une fois leurs valorisations stabilisées. B. J. et M. Pe
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.