Le nouveau patron de Wendel touchera au moins 4 millions d'euros sur deux ans

Entre 3,6 et 4 millions d'euros. C'est la rémunération sur deux ans que percevra le nouveau président du directoire de Wendel, Frédéric Lemoine, qui a remplacé au début du mois Jean-Bernard Lafonta. Le montant a été validé lors du dernier conseil de la société d'investissement, le 7 avril, et sera annoncé le 30. L'ancien président du conseil de surveillance d'Areva touchera plus de 1 million d'euros de salaire fixe annuel, le solde étant constitué de bonus garantis. Lesquels lui seront attribués quelle que soit la performance de la société. Frédéric Lemoine empochera en outre un « welcome bonus » (prime de bienvenue) de 400.000 euros. À ces sommes s'ajoutera une rémunération variable éventuelle déterminée par les résultats de Wendel en 2009. À titre d'exemple, Jean-Bernard Lafonta avait perçu 750.000 euros de salaire variable en 2007. Enfin, Wendel a annoncé dans un document daté du 12 avril « la mise en place d'une clause de départ » pour son nouveau président, c'est-à-dire d'un parachute, dont les modalités seront définies à la fin du mois.En pleine polémique sur la rémunération des patrons, la nouvelle risque de faire grincer des dents et devrait gêner aux entournures le Medef, qui planche actuellement sur la mise en place d'un « comité des sages » chargé d'encadrer les salaires des patrons.Le « package » d'au moins 4 millions d'euros promis à Frédéric Lemoine est d'autant plus encombrant que Wendel traverse une très mauvaise passe. La société a enregistré en 2008 un résultat net en recul de 82 %, à 158 millions d'euros, en raison notamment de fortes dépréciations d'actifs (555 millions d'euros). « guérilla permanente »En un an, son titre a perdu 68,22 % en Bourse. C'est cette destruction de valeur qui avait mis le feu aux poudres entre Jean-Bernard Lafonta et une partie de la SLPS, le holding qui regroupe les membres de la famille Wendel (35,90 % du capital). Depuis juin 2008, un groupe d'actionnaires familiaux rassemblés autour de l'un de ses membres, Sophie Boegner, menait contre l'ancien directoire une « espèce de guérilla permanente », selon les mots de Jean-Bernard Lafonta. Ce dernier, dans une interview accordée à « La Tribune » le lendemain de sa démission, avait dit qu'il espérait que son départ permettrait de retrouver une « cohésion entre le groupe et la SLPS » (lire notre édition du 28 mars). Or, selon un membre du conseil d'administration de la SLPS, le torchon brûlera à nouveau quand la famille aura eu connaissance de ces sommes. « Une prime de bienvenue et des bonus garantis au vu du contexte et de la situation de Wendel, c'est du suicide », craint un actionnaire familial.
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