Israël veut faire revenir ses cerveaux

En ces temps de crise, Israël tente de ramener au bercail les « cerveaux » qui peuplent les universités et les entreprises de haute technologie les plus prestigieuses à l'étranger. Le ministère des Finances a fait un premier pas en réussissant à attirer, ces derniers mois, 104 chercheurs et professeurs qui enseignaient à Stanford, en Californie, au Massachusetts Institute of Technology ou a Oxford. Mais une telle opération est très coûteuse.Pour convaincre les candidats, l'État, qui cultive son image de pays tourné vers les hautes technologies, a dû débourser 23 millions de dollars. Selon une estimation officielle, il faut compter près de 5 millions de dollars par scientifique pour réussir leur réintégration. Parallèlement, le Trésor accorde de géné-reuses exemptions fiscales durant dix ans aux Israéliens installés à l'étranger qui décident de rentrer au pays. Dans ce cas aussi, il s'agit d'attirer les ingénieurs et techniciens formés en Israël et qui exercent leurs talents ailleurs dans le monde.« L'éducation supérieure constitue un moteur de croissance à long terme, c'est pourquoi le pays est ouvert à tous ceux qui veulent revenir », souligne Roni Bar-On, le ministre des Finances. Pour l'État hébreu, cette bataille contre la fuite des cerveaux est vitale. Israël est une superpuissance à son échelle sur le front de la haute technologie. Ainsi, plus de 60 entreprises israéliennes de ce secteur sont cotées au Nasdaq. Autre chiffre : le pays consacre plus de 5 % de son produit intérieur brut à la recherche et au développement, soit deux fois plus qu'un pays comme la France.Arrêter l'exodeMais, parallèlement, le pourcentage de chercheurs israéliens employés dans des institutions universitaires américaines représente 25 % des effectifs de ceux qui travaillent dans les établissements israéliens, alors que ce pourcentage est de moins de 5 % dans les pays européens. Résultat : les médias estiment que les moyens utilisés pour endiguer l'exode des cerveaux ne sont pas à la hauteur du défi. Mais, en période de récession, le gouvernement peut difficilement faire beaucoup plus?Pascal Lacorie, à Jérusalem
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