À court d'argent, la PME Egide sollicite le Fonds stratégique

ÉlectroniqueEgide a failli disparaître après l'éclatement de la bulle des télécoms en 2001. La petite société française, qui fabrique des boîtiers hermétiques pour l'optique ou l'infrarouge, se trouve de nouveau dans une passe extrêmement difficile. Au point de pousser la direction à frapper à la porte du Fonds stratégique d'investissement (FSI), le bras financier mis en place par l'État, l'hiver dernier, pour aider les entreprises à traverser la crise ou en protéger certaines considérées comme stratégiques pour le pays. Egide fournit des équipements à de nombreux groupes militaires ou spatiaux, comme Thales Alenia Space, Ariane ou Sofradir (infrarouge militaire). Les discussions doivent aboutir rapidement, avec le FSI ou tout autre actionnaire. Hier, en assemblée générale, Philippe Brégi, le PDG d'Egide, n'a pas caché l'urgence de la situation. La forte baisse d'activité depuis la seconde moitié de 2008 a fortement éprouvé la trésorerie. En début d'année, la société disposait encore de 1,3 million d'euros dans ses caisses, mais il est à craindre que ces fonds aient fondu à la fin du mois. Au 31 décembre 2008, les fonds propres n'étaient plus que de 5,5 millions d'euros.En plus de cette levée d'argent frais indispensable, le conseil d'administration étudie plusieurs autres mesures destinées à renflouer la trésorerie. Des actifs provenant de la filiale marocaine, dont la production a été arrêtée avant une cession, sont en cours de vente. L'usine de Bollène dans le Vaucluse pourrait également être cédée sous forme de crédit-bail. Pas endettée, l'entreprise pourrait également se tourner auprès des banques.La direction ne chiffre pas le montant des fonds nécessaires. Mais au total, 5 millions d'euros permettraient d'attendre un redémarrage de l'activité dans le courant de 2010, alors que les mesures de restructuration engagées ces dernières années ont permis d'abaisser le point mort de l'entreprise et de s'approcher de l'équilibre. suppression de postesCar, comme le rappelle Philippe Brégi, la situation est totalement différente de celle de 2001. « L'éclatement de la bulle des télécoms avait poussé nos grands clients de l'époque, Lucent ou Nortel, a annulé leurs commandes. Aujourd'hui, notre carnet de commandes est très bon, quasiment dix mois pour la filiale française. Nos principaux clients nous demandent simplement de mettre la production en pause », explique cet ancien directeur général d'Alcatel Optronics. Or, en attendant une reprise de la production, Egide doit payer ses frais fixes.Depuis le début de l'année, la société a engagé plusieurs mesures de réduction des coûts pour amortir le choc et limiter l'aggravation des pertes par rapport aux 2,3 millions d'euros de 2008 (pour 30 millions de chiffre d'affaires). Une quarantaine de CDD n'ont pas été reconduits, ce qui a ramené à 160 le nombre de salariés à Bollène. Et 40 suppressions de postes ont eu lieu dans la filiale américaine.
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