Les nouveaux conquérants de l'espace

Lorsque John Kennedy promet la Lune à ses compatriotes au début des années 60, le jeune président américain a déjà acquis la conviction que pour gagner la bataille de l'espace, la communication sera aussi importante que la technologie. C'est pourquoi il s'assure que les futurs astronautes de la Nasa auront bien la capacité de transmettre les images de la Lune en direct et au monde entier. C'est ainsi que le 20 juillet 1969, les téléspectateurs découvrent en « live » Neil Armstrong foulant le sol lunaire : une vision qui efface instantanément toutes les « grandes » avancées soviétiques. « Le plan médiatique du programme Apollo justifiait à lui seul le projet », résume Isabelle Sourbès-Verger, géographe et spécialiste des questions spatiales au CNRS.Quarante ans plus tard, les nouveaux venus dans le club spatial, la Chine et l'Inde en tête, rêvent à leur tour de la Lune, synonyme de vitrine technologique. Dans leur sillage, la Corée du Sud, le Brésil ou même l'Iran affichent leurs ambitions spatiales. Certes, ces pays accusent un retard considérable sur leurs aînés américains, russes ou européens. Mais il ne se passe guère de mois sans qu'ils marquent des points. La Chine, qui a surpris la planète en envoyant, en 2003, un taïkonaute dans l'espace, envisage d'expédier d'ici peu un robot sur la Lune. L'Inde a réussi en octobre 2008 a mettre sur orbite une sonde autour de la Lune. « Pour ces deux pays, le fait d'avoir un programme lunaire est une locomotive derrière laquelle ils accrochent avec succès tous les wagons : la science, la technologie, l'industrie », explique Yannick d'Escatha, le président du Centre national d'études spatiales. programmes low-costOutre des considérations stratégiques, Pékin et surtout New Delhi poursuivent, avec leurs programmes spatiaux, une politique de développement des populations les moins favorisées. Reste que pour les deux géants asiatiques, la fierté nationale demeure une motivation incontestable pour partir à l'assaut de la Lune. Leurs dépenses consacrées à l'espace restent très inférieures à celles de l'Europe ou des États-Unis : celles de la Chine (2 milliards de dollars par an) représentent un dixième du budget de la Nasa. « La Chine ou l'Inde ont adopté des programmes spatiaux low-cost, mais ceux-ci fonctionnent bien », constate Isabelle Sourbès-Verger, coauteur d'« Un empire très céleste » (Dunod).
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