Les salariés de Nortel devront patienter

Christian Estrosi s'est sans doute avancé un peu vite. Le nom du repreneur des activités de recherche de Nortel France ne devrait pas être connu avant la fin du mois, contrairement à ce que le ministre en charge de l'industrie assurait le week-end dernier au quotidien breton « Le Télégramme ». Plusieurs dossiers de candidature ont été déposés hier au tribunal de commerce de Versailles, pour l'entreprise placée en liquidation judiciaire depuis mai, avec poursuite d'activité pour trois mois. Certes, le juge a fixé comme échéance le 28 août. Mais ce matin, Michel Clément, PDG de Nortel Networks SA (NNSA), va demander un prolongement de trois mois de la poursuite d'activité. Les syndicats de l'équipementier canadien plaident aussi en ce sens. « Cela permettrait de discuter avec les candidats », souligne un délégué CFTC. Installée à Châteaufort dans les Yvelines, NNSA compte 680 ingénieurs.Plusieurs candidats à la reprise sont en lice. De source syndicale, le comité d'entreprise, fin juillet, a été informé d'une offre du chinois Huawei. Et les autres ? Ericsson ne fait aucun commentaire, Nokia-Siemens affirme n'avoir « aucune ambition sur ce dossier » et aucune réponse n'a pu être obtenue auprès de l'autre chinois ZTE. Reste Alcatel-Lucent, qui avait repris en 2007 les activités 3G de Nortel. Le franco-américain renvoie aux déclarations de son PDG, Ben Verwaayen. Fin juillet, il expliquait qu'il ne souhaitait pas ajouter de complexité à son groupe binational. L'avenir des activités R&D de NNSA est encore incertain. Néanmoins, il devrait être assuré grâce à sa pépite, son département GSM-R. Celui-ci dispose d'un contrat de plusieurs centaines de millions d'euros avec Réseau Ferré de France (RFF), pour la fourniture des équipements du réseau GSM des TGV : 2.600 kilomètres de lignes sont déjà équipés. Le gouvernement aurait d'ailleurs fait pression sur RFF, inquiet de la fiabilité de son fournisseur, pour qu'il ne change pas son fusil d'épaule.transitionExclusivement constituée de chercheurs, NNSA ne gagne pas d'argent. Et sa maison mère n'a rien laissé dans les caisses. Afin d'assurer la transition, Christian Estrosi a obtenu le déblocage de 13 millions d'euros, retenus en Angleterre par les administrateurs d'Ernst & Young en charge de la liquidation européenne du groupe. En contrepartie, le gouvernement a versé 5 millions d'euros à Nortel, au titre des crédits d'impôt recherche des années 2005, 2006 et 2007. Cet argent doit financer des indemnités comprises entre 30.000 et 50.000 euros, obtenues après deux semaines de grève en juillet, et un chantage à la bonbonne de gaz pour les 463 salariés de NNSA licenciés. Les administrateurs londoniens gèrent l'autre entité française, en charge des activités commerciales (Nortel Networks France SAS). En difficulté depuis des années, le fleuron canadien a déposé le bilan en janvier, avant de décider de vendre un par un ses actifs. L'américain Avaya est candidat au rachat de la division entreprises. Et Ericsson a fait main basse sur les activités sans fil. nExergue Guillemet
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