Les analystes ne s'accordent pas sur Carrefour

Y aller ou pas ? Telle est l'interrogation qui taraude les analystes en charge de Carrefour. À trois jours de la publication du chiffre d'affaires trimestriel du distributeur français, jeudi soir, les experts sont divisés. En témoigne la journée de vendredi : Goldman Sachs a intégré l'action Carrefour dans sa liste d'" achats de conviction ", alors que le courtier JP Morgan a réduit de 24 % son objectif de cours sur la valeur, à 28 euros.ATTIRANCE ET DEFIANCELa veille, Oddo Securities avait diminué son objectif de 10 %, à 36 euros, tandis que Merrill Lynch passait à l'achat sur le titre. Comment expliquer ce mélange d'attirance et de défiance ? Par la valorisation boursière du distributeur, tombée à son plus bas niveau historique, selon Citi. En chute de 51 % depuis janvier, l'action ne vaut plus que 8,9 fois le bénéfice par action estimé par la banque américaine, pour 2009. Et, à 18,1 milliards d'euros, la capitalisation boursière vaut moins que le patrimoine immobilier de Carrefour, estimé par le groupe entre 20 et 24 milliards (estimation certes fluctuante). Autre illustration du décrochage boursier de Carrefour, le prix de revient des actions acquises par la société d'investissement Blue Capital, premier actionnaire avec 13 % des titres, tournerait autour de 45 euros, un montant supérieur de près de 75 % au cours actuel. " La valorisation de Carrefour devient intéressante ", s'enthousiasment les analystes de Dresdner Kleinwort. Un avis partagé par Goldman Sachs, qui estime que le cours actuel reflète " un atterrissage brutal " des résultats de Carrefour.Justement. Si d'autres analystes se défient de la valeur, c'est parce que, à l'approche de la publication de l'activité du troisième trimestre, ils redoutent que Carrefour n'abandonne jeudi son objectif d'une croissance de 7 % du résultat opérationnel pour 2008. Les dernières statistiques sur la consommation européenne sont trop mauvaises pour que les experts excluent cette hypothèse d'un nouveau profit warning. Une hypothèse d'autant plus envisageable que, selon Citi, Carrefour ne peut sans doute plus se contenter de promotions pour contrer le hard discount. Le groupe n'aura vraisemblablement d'autre choix que de mener une politique continue de baisse des prix. Au détriment de ses marges.
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