Force de rappel

Depuis un mois, un nouveau record est enregistré chaque semaine ! Et celle qui vient de se terminer n'a pas dérogé à la règle. Ainsi, le VIX, indice de volatilité implicite du S&P 500 et indicateur des craintes des investisseurs à court terme, a atteint jeudi un nouveau pic (81,2 % en séance). À quelle vitesse ce stress extrême se normalisera-t-il ? À défaut de visibilité sur l'avenir économique, des enseignements peuvent être tirés des statistiques ou du moins des six krachs boursiers (corrections supérieures à 15 % sur un mois) des deux dernières décennies. Hormis en septembre 2002, les actions ont toujours fortement rebondi dans la semaine qui a suivi un krach. Mais après un mois, la tendance est moins claire : trois hausses contre trois baisses. A posteriori, le rebond du début de semaine semblait trop rapide, du moins d'un point de vue statistique. En effet, la hausse de l'Eurostoxx 50 enregistrée lundi et mardi derniers a été près de deux fois supérieure au rebond moyen sur une semaine (8,4 %) consécutif aux six derniers krachs. Par ailleurs, la volatilité implicite avait connu, sur les deux premiers jours de la semaine passée, sa plus forte normalisation relative de tous les chocs. En général, l'amplitude de cette normalisation est corrélée à la progression de l'indice. Néanmoins, plus le niveau absolu de la volatilité implicite est élevé au moment du krach, plus le repli est rapide et massif. Pouvons-nous faire un lien entre la période actuelle et la crise du crédit en 2002 ? Le comportement des actions européennes présente des similitudes troublantes sur les périodes janvier 2002-juin 2003 et janvier 2008-octobre 2008, tant en termes absolus que relatifs. La correction, depuis le début de l'année, est presque équivalente (43,5 % et 42,7 % respectivement), comme la date du point bas (2.150, contre 2.420 points début octobre). Et nous constatons que, dans les deux cas, un rebond important est intervenu (+ 24,2 % en 35 séances en 2002). Espérons que le passé ne présage pas de l'avenir : l'indice a fini par rebaisser au premier trimestre 2003 avec les révisions à la baisse des prévisions des analystes (et la guerre en Irak). Entre-temps, la volatilité implicite est restée élevée.
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