Air France-KLM plonge dans le rouge

Le transport de marchandise dégringole, les vacanciers se font plus rares. Les voyageurs professionnels aussi, surtout en première classe ou en classe affaires. Les conséquences de la crise sur les compagnies aériennes sont lourdes. Alors qu'Air France n'a plus enregistré de pertes annuelles depuis 1996 et que le rachat de KLM en 2004 lui a permis d'atteindre des bénéfices historiques, Air France-KLM inquiète.Le groupe va-t-il plonger dans le rouge à l'issue de l'exercice 2008-2009, qui s'achèvera fin mars ? « Si la dégradation de l'environnement se durcit, ce n'est pas exclu, explique un analyste, qui prévoit pour l'heure un résultat positif de 200 millions d'euros, 1,2 milliard de moins que l'an dernier. » Chez Air France-KLM, la prudence est de mise. « Le résultat d'exploitation devrait rester positif », a indiqué hier le groupe dans un bref communiqué. L'emploi du conditionnel en dit long sur le manque de visibilité auquel est confrontée la direction ainsi que sur la vitesse à laquelle se propage la crise. Lors de la présentation des résultats semestriels le 20 novembre, qui faisaient déjà état d'une dégringolade de 44 % de son résultat, à 639 millions d'euros, Air France-KLM tablait encore sur « un résultat d'exploitation nettement positif ». À ce moment-là, le troisième trimestre (octobre-décembre) était bien entamé mais la situation n'était pas jugée catastrophique. Or, pour cette période, le groupe a indiqué hier qu'elle se solderait par une perte. Celle-ci devrait être comprise entre 200 et 220 millions d'euros (contre + 311 millions en 2007), selon les estimations chiffrées données aux analystes avant-hier. D'où le fort recul du titre depuis (? 7,95 % lundi, ? hier, à ? 9,48 % à 7,8 euros). La recette unitaire baisse, notamment dans le cargo et le réseau intérieur sur lequel les prix vont être diminués à partir du 3 février. Et le groupe ne profite pas à plein du recul du baril en raison de sa couverture carburant (achats à terme à un prix espéré moins élevé que le prix marché). Si le prix du baril reste en dessous de 70 dollars en moyenne au cours du second semestre, Air France-KLM continuera à payer 70 dollars.contrôle des effectifsLe quatrième trimestre en cours est traditionnellement le plus mauvais. Et les pertes devraient se creuser. Néanmoins, une réduction plus importante des capacités pourrait permettre de limiter la casse. Alors qu'il a déjà révisé à la baisse ses investissements (en flotte essentiellement) pour préserver sa trésorerie, le groupe va poursuivre le contrôle des effectifs, en évitant de remplacer les départs et en bloquant les embauches selon les syndicats. Le recours à la mobilité va être accru. Le nouveau directeur général Pierre-Henri Gourgeon a indiqué le 15 janvier qu'il n'y aurait pas de plan social. Le groupe veut disposer de bras s'il récupère des parts de marché. En revanche, si dans six mois, la situation ne s'améliore pas, des mesures plus douloureuses risquent d'être prises. nle transporteur n'a pas enregistré de pertes annuelles depuis 1996.
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