Le Mexicain Carlos Slim vole au secours du « New York Times »

C'est tout un symbole. Carlos Slim, Mexicain, vole au secours du « New York Times », l'une des institutions emblématiques de l'élite américaine. Le groupe de presse a annoncé lundi soir que le milliardaire mexicain apporterait 250 millions de dollars (193 millions d'euros) d'argent frais sous forme d'un prêt convertible en actions. Carlos Slim, seconde fortune mondiale derrière Warren Buffett, selon le dernier classement annuel de « Forbes », était déjà entré au capital de la New York Times Company, société cotée à Wall Street, en prenant 6,9 % du capital à l'automne 2008. L'homme d'affaires présent dans la banque, l'immobilier et surtout les télécoms (Telmex et America Movil), avait alors fait savoir qu'il s'agissait « d'un placement financier ». Aujourd'hui encore, le groupe, contrôlé depuis un siècle par la famille Ochs-Sulzberger (19 % du capital), précise que ni Carlos Slim ni son groupe ne comptent être représentés au conseil d'administration.Comme tous les groupes de presse aux États-Unis, le New York Times souffre de la chute des recettes publicitaires (16,4 % au premier semestre 2008) et d'une érosion de la diffusion. Confronté à d'importantes échéances financières (1,1 milliard de dollars de dettes à rembourser dans les deux ans, dont 400 millions en mai prochain) le groupe du « New York Times » a déjà engagé des cessions d'actifs. Une vente de son siège social (en lease-back) décidée fin 2008 doit apporter 225 millions de dollars, tandis que la participation dans l'équipe de baseball des Boston Red Sox serait mise en vente.prêt sur six ansLes modalités de ce prêt subordonné sont sévères pour le New York Times et révèlent les difficultés de refinancement d'un groupe aux abois. D'une durée de six ans, le prêt porte un intérêt de 14 %. « Cet accord nous apporte une plus grande flexibilité financière pour poursuivre notre stratégie à long terme », s'est félicité dans un communiqué Janet Robinson, le PDG du groupe new-yorkais. Du côté de Carlos Slim, on répète que c'est la qualité de l'actif qui justifie l'opération. « Nous pensons que la force de la marque du ?New York Times?, son potentiel de développement numérique, et son niveau de référence international en termes d'information et d'analyse font que le groupe restera un leader de l'industrie des médias », a assuré le gendre de Carlos Slim, Arturo Elias, à l'Agence Reuters. Si, à l'échéance du prêt, l'homme d'affaires mexicain convertissait son emprunt en actions, il deviendrait alors le second actionnaire du groupe de presse avec 17 % du capital. Une situation qui risquerait de faire ombrage à l'image d'indépendance du grand quotidien américain aux 80 prix Pulitzer. n
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