Fiat sort de son isolement avec Chrysler

Malgré plusieurs signes avant-coureurs, « l'alliance stratégique mondiale », annoncée hier par le groupe italien Fiat et le fonds de capital-investissement Cerberus, propriétaire du constructeur automobile américain Chrysler, a de quoi surprendre. Fiat vient en effet en aide au plus petit des trois constructeurs américains en pleine déconfiture. Des rapprochements étaient attendus, mais pas celui-là. Soutenu par le puissant syndicat américain du secteur UAW, l'accord avec Fiat devrait permettre à Chrysler d'obtenir du gouvernement américain le crédit préférentiel à taux bonifié attendu. L'américain a demandé 7 milliards de dollars. Il en a déjà reçu 4. Le constructeur doit en effet lui soumettre d'ici au 17 février un plan de restructuration crédible de cinq ans. Fiat s'engage à transférer à son nouvel allié américain la technologie et les plates-formes pour produire des véhicules, de préférence petits ou compacts et dotés de moteurs consommant peu d'essence et peu polluants. Soit une gamme de voitures qui fait défaut à Chrysler. Les deux constructeurs ouvriront leurs réseaux de vente, de concessionnaires respectifs aux voitures de l'autre. Pour Chrysler, cela signifie surtout un accès aux marchés brésilien et européen où Fiat est très présent et écoule deux tiers de sa production. Pour l'italien, cela signifie accéder au marché américain sans avoir à payer un coûteux billet d'entrée. Seules ses deux marques de luxe, Ferrari et Maserati, sont vendues aux États-Unis. la mini aux états-unisIl y a plusieurs mois, l'arrivée des modèles Alfa Romeo avait été annoncée pour cette année, mais finalement repoussée à 2011. L'alliance avec Chrysler devrait permettre de relancer cette idée. En mars dernier, l'administrateur délégué de Fiat, Sergio Marchionne, envisageait aussi de « rééditer le succès de la mini aux États-Unis » en y vendant « la nouvelle Fiat Cinquecento (500) ». Il insistait déjà qu'à « moyen ou long terme » Fiat produirait des voitures aux États-Unis. De plus, Fiat reçoit, sans débourser 1 cent, 35 % du capital de Chrysler. Une part de 55 % à terme est évoquée. Le groupe allemand Daimler, qui avait fusionné entre 1998 et 2007 avec Chrysler et en détient encore 19,9 %, cédera aussi une partie de ses parts au groupe turinois. Le pari de Sergio Marchionne est que cette participation au capital de Chrysler, ne valant rien aujourd'hui, prendra de la valeur d'ici deux à trois ans. Un analyste du secteur interrogé par « La Tribune » doute, lui, que « ce qui ne coûte rien à Fiat puisse lui rapporter beaucoup à l'avenir ». Frank Paul Weber, à Mil
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