Wall Street accueille

Au lendemain du Martin Luther King's Day, Wall Street ne semblait plus guère enclin au rêve. Le marché américain a accueilli son nouveau président assez froidement. À une heure de la clôture, le Dow Jones cédait 2,7 % à 8.060 points et le S&P 500 perdait 3,8 % à 818 points, alors que les Bourses européennes fermaient leurs portes en ayant encaissé une perte du même ordre. Le CAC pour sa part a cédé 2,29 %, à 2.925,28 points. Les inquiétudes renouvelées sur le secteur financier ont emporté les valeurs bancaires, parmi lesquelles Bank of America (-19,4 %), JP Morgan Chase (-14 %) et Citigroup (-14 %). Et la saison de publication des résultats trimestriels a bien mal démarré. Du coup, les deux indices américains affichent 8,2 à 9,4 % de pertes depuis le début de l'année.« Tout changement d'administration constitue un nouveau départ. Quel que soit le pays. D'un point de vue économique, il y a beaucoup d'attentes autour du plan fiscal que mettra en ?uvre Barack Obama », reconnaît David Kostin, stratégiste chez Goldman Sachs. « Ce plan, évalué autour de 825 milliards de dollars, devrait être voté au Congrès dans les quatre prochaines semaines. Or, pour nous, le plan fiscal est l'un des quatre facteurs nécessaires pour que les marchés atteignent des niveaux plus élevés, au même titre qu'un accès amélioré au crédit pour les entreprises, une stabilisation des prix immobiliers et une baisse des anticipations de dépréciations d'actifs dans le secteur financier. »Mais ce plan ne suffira probablement pas à doper Wall Street. Car le rebond de 24 % du S&P 500 entre la mi-novembre et le début janvier s'est fait sur cet espoir d'une politique volontaire. L'amélioration du marché du crédit est tout aussi capitale alors que 10 % des 1.900 milliards de dollars de dettes à long terme des sociétés du S&P 500 hors secteur financier arrivent à échéance cette année. De la capacité des entreprises à se refinancer dépendra leur détermination à investir, à entreprendre des acquisitions ou maintenir leurs dividendes. Goldman Sachs s'attend à voir ces derniers fondre de 13 % cette année.consensus sur une chuteLa partie ne sera donc pas aisée, alors que les entreprises commencent à dévoiler leurs comptes pour le quatrième trimestre. « Tout le monde s'attend à des résultats très faibles. Mais ce devrait être pire encore », prédit David Kostin. Pour l'heure, le consensus est à une chute de 28,2 % des résultats au sein de l'indice S&P 500. « Je m'attends à voir de fortes révisions des prévisions 2009. Et ce, d'autant plus que les chefs d'entreprise, qui donnent habituellement au marché leurs hypothèses, pourraient s'abstenir. Nous prévoyons un résultat opérationnel par action de 53 dollars pour le S&P 500 en 2009, en baisse de 5 % par rapport à 2008, alors que le consensus est encore à 73 dollars. » Goldman Sachs attend notamment une chute des résultats de 34 % pour l'énergie et de 42 % pour les matériaux. Du coup, le marché devrait rester sous pression à court terme. Sans compter que les fonds d'arbitrage pourraient connaître une nouvelle salve de demandes de remboursement, en raison de mauvaises performances et d'une réallocation en faveur des actions. Pour David Kostin, dont l'objectif à fin 2009 est de 1.100 points, le S&P 500 pourrait donc revenir tester les 750 points dans les prochaines semaines. Mais il voit ce plancher tenir bon. nle marché devrait rester sous pression à court terme.
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