Mariage de raison entre deux des plus importants sites de rencontre

Décontracté, sourire aux lèvres, Marc Simoncini, 45 ans, a la mine de celui qui vient de gagner pour la troisième fois au loto. L'entrepreneur du Web à la tête de l'incontournable Meetic a présenté hier l'alliance avec son concurrent de toujours, Match.com. Le premier site de rencontre français et européen rachète donc les activités européennes de Match.com pour une opération valorisée entre 80 et 90 millions d'euros. Via une émission d'actions nouvelles, Meetic fait entrer à son capital le propriétaire de Match.com, IAC.La société présidée par le magnat de l'Internet Barry Diller, qui fut médiatiquement exposé quand il était patron des studios de cinéma Universal, prend une participation de 26,8 % et 21,1 % des droits de vote de Meetic. Marc Simoncini conserve 23,1 % des parts et 36 % des droits de vote. Premier objectif du rapprochement?: faire des économies. « Meetic a dépensé beaucoup d'argent en marketing ces dernières années pour éviter que Match existe, même chose pour Match qui a tenté d'exister », admet le PDG. Match réalise en Europe 60 millions d'euros de chiffre d'affaires quand Meetic, également présent en Amérique latine, totalise 133,7 millions d'euros de revenus. « Meetic, qui compte 700.000 clients en Europe, réalise 23 % de marge brute d'exploitation, et Match.com, avec 270.000 clients, réalise une marge de 13 ou 14 % », indique le PDG. Si dans l'immédiat aucune des deux marques n'est supprimée, les investissements marketing seront concentrés sur celle qui réussit le mieux selon la zone concernée. En France, Meetic sera privilégié, au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves, ce sera Match.Le rapprochement clôt une discussion avec IAC vieille de quatre ans. « Nous n'étions d'accord ni sur les montants ni sur les structures de l'opération. Barry Diller voulait d'abord nous racheter. Il a ensuite proposé une part dans son groupe », assure le fondateur. Heureusement, en novembre, la crise donne des idées aux deux parties, qui s'entendent enfin sur l'opération. « IAC aura deux représentants sur six au conseil d'administration, mais Meetic conserve la gestion opérationnelle de l'ensemble », explique le patron. Surtout, chacun aura dans ce pacte établi pour huit ans « un droit de préemption réciproque sur les actions de l'autre ». Ironie de l'histoireAutrement dit, avec IAC dans son capital, un groupe qui pèse plus de 2 milliards de dollars à New York, Marc Simoncini dispose d'une porte de sortie. N'est-ce pas là l'issue logique de l'aventure?? En 2000, Marc Simoncini revend à Vivendi le site d'hébergement iFrance, dont il détient une grande partie du capital, 182 millions d'euros en cash et en titres. En 2005, il introduit Meetic en Bourse, une opération qui lui rapporte au moins 17 millions d'euros lorsqu'il cède une partie des titres en 2006. Ironie de l'histoire?: il doit le succès de Meetic? à Match. C'est sur le modèle du pionnier de la rencontre en ligne américain qu'il lance l'affaire en France en 2002. Sandrine Cassini AFP PHOTO ERIC FEFERBERG
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