La grogne monte sous les képis. La raison ? La Direction générale de la gendarmerie nationale, désormais rattachée au ministère de l'Intérieur, envisage de supprimer la prime de 300 euros que les 5.800 officiers et les 78.000 sous-officiers du corps touchent chaque année pour financer le renouvellement de leurs tenues de fonction? Cette inquiétude est relayée par les fabricants et les revendeurs d'uniformes qui ont alerté leurs parlementaires. Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, vient ainsi de recevoir plusieurs questions écrites sur le sujet toutes libellées à peu près de la même façon !ExceptionLes gendarmes sont les derniers fonctionnaires en uniforme à profiter d'une telle prime. Les douaniers et les policiers ont vu la leur supprimée l'an dernier. Elle a été remplacée par un « carnet d'habillement » leur permettant de retirer une nouvelle tenue mais uniquement auprès d'un distributeur agréé par le ministère après appel d'offres. Dans le cadre de la réforme de l'État et du rapprochement police-gendarmerie, entré en vigueur le 1er janvier, le ministère de l'Intérieur envisage pour les gendarmes un système analogue à celui en vigueur chez les policiers. Ce qui visiblement ne fait pas les affaires des intéressés. De nombreux gendarmes empochent en effet la prime d'habillement sans l'utiliser pour rafraîchir leur tenue.Les petits fabricants d'uniformes, implantés en particulier dans le Sud-Ouest, craignent, eux, de perdre le marché des 84?.000 gendarmes qui seront contraints de s'adresser au fournisseur choisi par le ministère. Or, selon eux, ce fournisseur ne sera pas obligé de choisir des sous-traitants en France, ce qui risque d'entraîner des suppressions d'emplois en régions? Une objection largement infondée selon le ministère, qui rappelle que c'est Armor Lux, un groupe produisant en Bretagne, qui a obtenu le marché des uniformes de la police.Patrick Coquidé

latribune.fr

07 Juin 2009, 8:08

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