Hitachi sollicite les capitaux publics

Les grands noms de l'électronique japonaise sont à la recherche d'argent frais, public ou privé. Le conglomérat industriel Hitachi a indiqué hier qu'il étudiait la possibilité de solliciter des fonds publics pour renflouer son capital, en profitant d'un programme d'aide récemment arrêté par l'État japonais. L'entreprise estime avoir perdu environ 700 milliards de yens (5,4 milliards d'euros) au cours de l'exercice clos le 31 mars 2009. Elpida Memory, né en 1999 du regroupement des divisions mémoires vives de Hitachi, NEC et Mitsubishi, un des premiers fabricants mondiaux de Dram (mémoires dynamiques ou vives), devrait aussi entrer dans ce plan gouvernemental dès que la loi sera votée. Elpida serait, d'après le « Nihon Keizai », quotidien des affaires, sur le point de s'allier avec le taiwanais TMC (lui-même soutenu à bout de bras par le gouvernement de Taiwan). Toshiba de son côté est à la recherche de 500 milliards de yens à investir pour financer son développement dans la prochaine génération de semi-conducteurs.fin du leadershipLa chute des ventes mondiales de produits électroniques a frappé en plein c?ur les acteurs japonais. En se focalisant sur des secteurs demandant de très gros investissements tout en ne renonçant à aucune activité, ces entreprises se sont dispersées et ont perdu le leadership qu'elles occupaient il y a vingt ans. Hitachi, de loin le plus diversifié des mastodontes japonais (il compte 880 filiales), est celui qui souffre le plus. « Les marges des sociétés japonaises du secteur n'ont jamais décollé. Or, quand la conjoncture se retourne, il devient impossible pour un Hitachi ou un Toshiba de gagner de l'argent, estime un analyste du secteur. Seul Fujitsu, qui s'est tourné vers les services informatiques, peu gourmands en investissements, semble s'en tirer. »La contraction du marché durcit la concurrence et pousse à la consolidation, explique Jérémie Capron, du cabinet CLSA. « Une crise pour ce secteur, c'est une guerre d'usure. Les grands groupes perdent de l'argent depuis 2008 dans les mémoires et s'obstinent à ne pas vouloir remonter leurs prix afin d'étrangler leurs concurrents. Ces derniers ne seront pas du prochain tour de l'industrie, qui nécessite de nouvelles usines qui coûtent à l'unité des centaines de millions de dollars », explique-t-il. Régis Arnaud, à TokyoLa contraction du marché durcit la concurrence et pousse à la consolidation.
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