Richter, peintre de l'éphémère

Il a choisi de ne présenter son travail qu'à l'occasion de grandes expositions. Ainsi, « on comprend mieux l'?uvre », explique Gerhard Richter. La rétrospective que lui consacre le musée de Grenoble le confirme. Riche d'une quarantaine de pièces issues des collections publiques françaises, elle dévoile l'étendue du spectre d'expression de l'artiste.bougies et crânesNé en 1932 en Allemagne, inventeur de la « peinture photographique », Richter n'appartient pas à une génération d'optimistes. Sa série de bougies et de crânes où souffle un esprit macabre, tout comme ses peintures abstraites plus tardives où les couleurs éclatent avec violence, ne le démentiront pas. Plasticien de l'éphémère, il peint la vie à travers la mort. Et il faut, par exemple, voir les grands monochromes gris au regard du « 1024 Couleurs » de 1973 pour saisir toute leur portée métaphysique.Incontournable, Gerhard Richter n'en est pas moins mal connu du grand public. Ce manque de notoriété découle sans doute d'un travail au premier abord déroutant. Peut-être aussi parce que, contrairement à d'autres, Richter parle peu. En cela, le documentaire d'Arte diffusé à la fin de l'exposition grenobloise est inespéré. Le plasticien y livre ses réflexions. Il le fait sur un ton facétieux, loin de l'austérité qu'on lui prêterait volontiers. On le voit peindre aussi. Pas longtemps. D'abord séduit par l'idée d'être filmé au travail, il perd rapidement sa concentration devant l'objectif et coupe court au projet. Il faudra attendre plusieurs mois avant qu'il n'accepte de reparler.Olivier Le Floc'h« Richter en France », au musée de Grenoble jusqu'au 1er juin. Tél. : 04.76.63.44.44.www.museedegrenoble.f
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