Wall Street table sur la survie de la banque CIT

L'espoir renaît chez CIT. Au terme de négociations marathon, CIT et ses principaux créanciers obligataires étaient en passe hier de sceller un accord, susceptible de sauver le spécialiste américain du crédit aux PME revendiquant environ 1 million de clients. Ces négociations devaient permettre à CIT d'obtenir un prêt de 3 milliards de dollars, lui permettant d'échapper au dépôt de bilan et d'éviter ainsi la plus grande faillite bancaire des États-Unis depuis celle de Lehman Brothers.Hier, le titre CIT bondissait de 88 % à 1,3 dollar. Selon les médias américains, le prêt est onéreux car il porte un intérêt de 10 points supérieur au taux Libor de l'argent au jour le jour à Londres. Mais il accorde à l'établissement un précieux répit alors que 1,1 milliard de dollars de dette arrive à échéance en août, puis 2,5 milliards avant la fin 2009. Au total, la dette à long terme du groupe, dont les actifs sont évalués à 75 milliards de dollars, porte sur 40 milliards de dollars.faillite trop coûteuseParmi les principaux créanciers de CIT, six ont participé aux négociations, dont Pimco. D'après le « Wall Street Journal », les créanciers de CIT se sont résolus à soutenir l'établissement, jugeant que sa faillite aurait été plus coûteuse pour eux que son renflouement. L'agence de notation Fitch Ratings avait prévenu qu'en cas de dépôt de bilan, près de 35 milliards de dollars de prêts obligataires risquaient de ne jamais être honorés.Le gouvernement fédéral s'était refusé à apporter toute nouvelle assistance à CIT, estimant que le récent redressement des marchés financiers favoriserait une solution issue du privé. L'administration Bush avait déjà accordé 2,3 milliards de dollars au groupe dans le cadre du plan de soutien au secteur financier (Tarp), mais l'agence fédérale garantissant les dépôts bancaires (FDIC) et la Réserve fédérale n'étaient pas enclins à soutenir financièrement une société dont la diversification dans les prêts étudiants et subprimes étaient très critiqués.Certains analystes jugent que le risque politique, mais aussi économique, d'un dépôt de bilan avait été calculé par la Maison-Blanche. Interrogé par l'agence Bloomberg, Jason Mudrick, président de Mudrick Capital Management, l'un des créanciers de CIT, estime que le dépôt de bilan de l'établissement fondé en 1908 n'aurait pas provoqué de risque systémique, « ni d'interruption des prêts pour les PME », bien qu'il dispose de 70 % du marché américain de l'affacturage. En cas de faillite, « son activité d'affacturage aurait été reprise en une seconde par l'un de ses concurrents », affirme Mudrick. Reste que vendredi, Moore-Handley, un spécialiste de la quincaillerie de l'Alabama, a déposé son bilan, en indiquant que ses difficultés financières avaient été amplifiées par celles de CIT.
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