L'automobile sur le fil du rasoir

tendanceLes performances boursières des constructeurs automobiles européens, qui s'apprêtent à publier leurs comptes semestriels, sont aussi bonnes que leurs résultats opérationnels sont mauvais. Renault et PSA Peugeot-Citroën figurent parmi les cinq plus fortes hausses de l'indice CAC 40, depuis le début de l'année, avec des gains respectifs de 40 % et de 50?%. L'italien Fiat n'est pas en reste, qui s'envole de 70?% à la Bourse de Milan depuis le début de l'année. L'allemand BMW fait lui aussi bonne figure, avec un bond de 34?% sur la même période. Seuls les titres Volkswagen et Porsche rétrogradent, de 7,7?% et de 12?%, leur projet de rapprochement s'avérant compliqué à réaliser.secteur bon marchéSi les valeurs de l'automobile se sont aussi bien comportées au cours des six derniers mois, c'est parce que les investisseurs ont misé sur les secteurs les plus cycliques, afin de jouer la reprise de l'économie mondiale. Malgré cette envolée spectaculaire, le secteur européen de l'automobile reste bon marché en Bourse. Le titre Renault représente 0,38 fois seulement l'actif net par action. Un multiple qui n'excède pas 0,88 dans le cas de PSA. Il faut dire que l'industrie automobile avait été massacrée par les investisseurs en 2008, la crise économique menaçant la consommation de biens durables. Les cours de Renault et de PSA s'étaient ainsi effondrés de 80 % et de 76 % l'an dernier.Ce n'est pas un hasard si l'automobile n'a pas encore regagné la totalité du terrain perdu en Bourse l'an dernier. Certes, les immatriculations européennes ont progressé ? de 2,4 % ? en juin, du jamais vu depuis quatorze mois. Mais ce retour à meilleure fortune est lié aux primes à la casse instaurées dans plusieurs pays pour relancer le marché. Or le gouvernement français a récemment annoncé la fin progressive de cette mesure. « Nous anticipons un bouleversement significatif des volumes de ventes et des prix, au fur et à mesure de l'arrêt de ces plans de relance », écrivent les analystes de Credit Suisse, qui viennent d'abaisser leur recommandation sur le secteur automobile européen, de « surpondérer » à « en ligne. » Et la banque de s'inquiéter des bilans des constructeurs, qui ne devraient pas manquer de se dégrader à nouveau. PSA, Renault et Fiat pourraient être contraints de lever chacun entre 1 et 3 milliards d'euros au cours des prochains mois, insiste Credit Suisse. Les banquiers d'affaires chargés de mener à bien augmentations de capital et émissions obligataires peuvent se frotter les mains. Christine Lejoux
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.