L'État suisse empoche 800 millions d'euros grâce au sauvetage d'UBS

quePrêter à UBS peut rapporter gros. En un peu plus de dix mois, l'État suisse, qui a annoncé hier son désengagement de la banque, a réalisé un bénéfice de 1,2 milliard de francs suisses (environ 800 millions d'euros) sur le prêt de 6 milliards qu'il lui avait accordé. Par quelle magie ? Petit retour en arrière.Octobre 2008. UBS est aux abois. L'État suisse vole à son secours. Il isole ses actifs toxiques et lui apporte 6 milliards de francs suisses d'argent frais sous forme d'obligations remboursables en actions. L'équivalent d'une participation de 9 %. Il impose ses conditions : le prêt, dont l'échéance est prévue pour juin 2011, sera rémunéré à 12,5 %. Soit 750 millions de francs d'intérêts à verser chaque année. Une autre clause prévoit qu'en cas de désengagement prématuré, Berne percevra tout de même les intérêts dus jusqu'au terme. Au total, UBS va donc verser quelque 1,8 milliard de francs à l'État au titre de la rémunération de son emprunt. Un paiement qui devrait affecter son ratio de fonds propres (tier one), actuellement de 13,2 %.placementSi le gain net de la Confédération est inférieur à cette somme, c'est que Berne a enregistré une perte d'environ 500 millions de francs lors de la conversion de ses obligations en actions et de leur placement hier sur les marchés financiers. En outre, l'État a dû emprunter la somme prêtée à UBS et, par conséquent, verser des intérêts, mais aussi payer 59 millions de francs aux banques chargées de l'opération. Net de ces charges, « la Confédération peut [?] récupérer intégralement son investissement initial dans UBS et s'assurer par ailleurs un bénéfice adéquat », a résumé hier le Département fédéral des finances helvétique (DFF).L'annonce de son désengagement a été très bien accueillie par les marchés. Le titre a clôturé en nette hausse hier (+ 4,54 %, à 17,5 francs). Le placement des actions auprès d'institutionnels a suscité 4,5 fois plus de demandes qu'il n'y avait de titres disponibles, indiquaient hier des analystes.la fin du calvairePour Berne, cette opération illustre la fin du calvaire de la banque. « La situation d'UBS s'est globalement stabilisée grâce au train de mesures décidées en automne 2008, aux mesures prises par la banque dans le but de se repositionner, et à l'évolution favorable des marchés financiers enregistrée tout récemment », a jugé le DFF. Cette opération « montre que la confiance du marché dans la capacité de résistance d'UBS a continué à progresser », a ajouté la Banque nationale suisse (BNS) dans un communiqué.Mercredi, la Suisse et les États-Unis avaient signé un accord dans l'affaire de fraude fiscale, dans laquelle UBS est accusée d'avoir incité ses clients à frauder le fisc américain (IRS). Berne a accepté que la banque livre les noms de 4.450 de ses clients afin d'éviter des poursuites. En revanche, UBS ne paiera pas d'amende. En février, elle avait dû livrer 255 noms et payer 780 millions de dollars. Reste les dizaines de millions de francs de frais, pris en charge par l'État suisse, engendrés par une procédure judiciaire longue de six mois. Une somme à ajouter à la note de 1,8 milliard d'UBS ?
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