Berlin tance le patron de Deutsche Bank qui torpille son plan d'aide

Incompréhensible, inacceptable " : Jo Ackermann s'est attiré les foudres du gouvernement Merkel après avoir déclaré qu'il ressentirait de la " honte " à réclamer de l'argent à l'État. Le patron de la première banque allemande se serait exprimé ainsi devant un parterre de managers, rapporte Der Spiegel. Du " pur colportage ", rétorquait hier la banque, renvoyant à l'interview donnée au quotidien populaire Bild par le même patron. Il y affirmait que sa banque n'aurait pas besoin d'argent public. Quoi qu'il en soit, Berlin a vu rouge contre le dirigeant suisse, le même qui appelait récemment la puissance publique à l'aide pour le secteur financier.En réponse à la crise, le gouvernement a adopté au pas de charge une loi comportant une garantie d'État de 400 milliards d'euros pour restaurer la confiance entre banques. S'y ajoutent 80 milliards afin de recapitaliser des établissements ou racheter des portefeuilles de crédits douteux. Très attendu, le décret, adopté hier avant l'ouverture de la Bourse par le Conseil des ministres, traduit la philosophie de la loi qui veut qu'une banque appelant à l'aide accepte en retour des conditions strictes.ASSISTANCE SOUS CONDITIONSIl en va ainsi de la limitation à un plafond de 500.000 euros de la rémunération et une interdiction de recevoir des primes de départ pour les dirigeants dont l'établissement est recapitalisé ou délesté de mauvaises créances. Le texte précise que des exceptions sont possibles... Ackermann avait déjà indiqué qu'il renoncerait à son bonus cette année. Autres conditions posées, le renoncement à un dividende, l'examen de leur stratégie et le maintien des crédits alloués aux PME saines.Berlin s'attend désormais à des saisines au cas par cas et refusera des demandes groupées. Le décret limite pour un établissement donné à 10 milliards d'euros sa recapitalisation et à 5 milliards le rachat de crédits douteux. Selon le montage prévu, l'octroi des aides sera décidé par une autorité administrative (" Anstalt ") indépendante juridiquement de la Bundesbank (Banque fédérale) quoique sous sa conduite opérationnelle. Les dossiers les plus sensibles seront tranchés au ministère fédéral des Finances après avis d'une commission interministérielle regroupant des hauts fonctionnaires.Les Landesbanken en première ligneSans surprise, les Landesbanken seront les premières à profiter du plan gouvernemental. Hier, à l'issue d'une réunion entre ces banques régionales et les caisses d'Épargne, leurs actionnaires avec les Länder, l'annonce a été faite officiellement. Depuis dimanche, on savait que le bavarois BayernLB ferait appel à l'aide de l'État. Le montant de ses besoins sera connu aujourd'hui, mais l'on évoque des chiffres de 2 à 5 milliards d'euros. Du côté des banques privées, on reste prudent, comme chez Commerzbank où l'on dit vouloir " étudier le plan dans le calme ". Le patron de Deutsche Bank, Josef Ackermann, a indiqué que sa banque n'y ferait pas appel (voir ci-contre). Enfin, les assureurs Munich Re, Hannover Re et Talanx ont également indiqué ne pas avoir besoindes fonds de l'État.
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