Le tourisme doit devenir l'un des moteurs de la relance économique des territoires d'outre-mer. Dans cet objectif « très volontariste », Yves Jégo, secrétaire d'État chargé de l'outre-mer, organise aujourd'hui à Paris les premières Assises du tourisme d'outre-mer, réunissant un grand nombre d'acteurs du tourisme dans ces régions. Yves Jégo annonce aujourd'hui un dispositif de soutien financier attractif. Il révèle à « La Tribune » que le Parlement va examiner un plan d'exonération à 80 % des taxes et impôts sur le foncier bâti pour les entreprises de tourisme. Ce dispositif complétera l'exonération des charges sur les salaires jusqu'à 1,6 fois le Smic, et au-delà l'application de charges réduites, décidée le 1er avril dernier. De plus, une aide sera accordée aux hôtels pour les rénovations de leurs 80 premières chambres. De même, le plan prévoit des efforts de formation du personnel.crise d'identitéEn ce qui concerne les dessertes aériennes de l'outre-mer, le secrétaire d'État souhaiterait que des efforts tarifaires soient faits mais il reconnaît que les congés bonifiés contribuent à faire monter les prix des billets sur des périodes clés.L'ensemble des mesures présentées aujourd'hui répondent aux problèmes engendrant le déclin, année après année, de ces destinations (les Antilles françaises était en recul de 15 % à l'issue de l'été 2008). « Le tourisme dans ces îles et territoires est en crise, du fait du coût de la main-d'?uvre par rapport à des destinations concurrentes, du coût de la desserte aérienne et d'une crise d'identit頻, explique Yves Jégo. Jérôme Sainte-Marie, président de la société de sondage et d'études Isama, qui a réalisé une étude qualitative effectuée à l'occasion des assises, souligne que le niveau de l'hôtellerie est « très critiqu頻 car elle est jugée « chère, avec un service négligeant, voire désagréable ».Malgré tout, ces destinations suscitent toujours l'envie des voyageurs métropolitains. Dans un sondage réalisé par Isama pour le secrétariat d'État à l'Outre-Mer, un quart des métropolitains affirment qu'ils aimeraient partir dans les îles françaises en vacances.« Il faut récréer une spirale positive en donnant confiance aux investisseurs », souligne le secrétaire à l'Outre-Mer. Pour cela, il veut en finir avec le morcellement des responsabilités « qui ne favorise pas les prises de décision ». Un comité d'animation et de stratégie placé sous la responsabilité du préfet sera créé pour chaque territoire.Grâce à cette organisation, chaque île devra identifier un positionnement clair en fonction de ses atouts et mettre en place une stratégie ad hoc. « Le soleil et la mer ne sont pas des actifs différenciants », souligne le secrétaire d'État. Il met en avant l'exemple de l'île de La Réunion qui mise sur la nature. Cette île de l'océan Indien avait décidé un plan de relance après la crise du chikungunya, il y à deux ans.De leur côté, les Antilles françaises pourraient miser sur la gastronomie, qui correspond à une forte attente des touristes se rendant dans des îles. Le secrétaire d'État est également prêt à aider ces territoires à se doter d'événements culturels ou sportifs. Cette réflexion s'inscrit dans le temps. Et Yves Jégo a déjà d'autres idées pour la deuxième édition des Assises du tourisme, dans un an.

latribune.fr

03 Déc 2008, 1:29

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