PSA supprime 3.550 nouveaux emplois en France

Les mauvaises nouvelles s'accumulent dans l'automobile. PSA Peugeot-Citroën a annoncé hier 3.550 nouvelles suppressions de postes en France. Un comité central d'entreprise a été convoqué en séance extraordinaire, le 2 décembre, pour examiner ce projet de départs volontaires. Le plan concerne les ouvriers professionnels, employés, techniciens, agents de maîtrise, cadres.PSA prévoit notamment de supprimer 850 emplois sur la seule usine de Rennes, qui compte 8.000 personnes. Il veut également « redéployer » environ 900 ouvriers polyvalents du site breton, en « sous-activité de plus de 20 % » selon le groupe, vers d'autres unités du groupe. L'usine rennaise souffre davantage, car elle est spécialisée dans la gamme moyenne supérieure et haute du constructeur (Peugeot 407, Citroën C5 et C6), particulièrement délaissée par les clients. La firme assure toutefois que « l'avenir du site n'est nullement en question » et qu'un « nouveau véhicule y est prévu fin 2010 ».« En dix-huit mois, 15.000 personnes en Europe ont déjà quitté le groupe, dont l'essentiel dans l'Hexagone », affirme le constructeur qui emploie encore 110.000 salariés en France. PSA justifie les nouvelles réductions de postes par l'évolution catastrophique des marchés. Le constructeur souligne en effet que le marché européen a « reculé de 17 % au quatrième trimestre » et devrait plonger d'« au moins 10 % en 2009 ». Pour faire face à la crise, le groupe a par ailleurs prévu un mois de suspension de production à Rennes et Sochaux, trois semaines à Poissy.Les syndicats ont vivement réagi à ces suppressions de postes. « Pourquoi les salariés doivent-ils subir ces mesures, alors que le groupe a dégagé 733 millions d'euros de bénéfice net au premier semestre ? Comme le précédent plan, celui-ci va toucher des compétences clés. Et, pendant ce temps, on ne laisse pas partir les salariés de 55 ans et plus des lignes de montage », s'insurge Vincent Duse, responsable CGT. « Les volontaires, je crains qu'on ne les trouve pas tous, si bien que les directions risquent de se faire plus insistantes », estime pour sa part Patrick Schorr, de FO. Le syndicat demande d'ailleurs que l'État « fasse quelque chose pour l'automobile ». « Si le groupe veut atteindre son objectif de départs, il devra prendre des mesures particulièrement incitatives », assure Robert Calvet, délégué CFDT à Mulhouse.un phénomène mondialSur cinq usines (Rennes, Mulhouse, Aulnay, Metz et Asnières), le précédent plan du 1er février 2008 n'avait en effet généré que 411 départs volontaires sur un objectif de? 1.090, d'après les chiffres officiels. Les volontaires ne s'étaient guère bousculés aux portillons.Renault est, pour sa part, engagé dans un plan de départs volontaires de 6.000 personnes en Europe, dont 4.000 en France. 1.000 emplois sont notamment supprimés sur le site normand de Sandouville. Le groupe au losange affirme que 3.500 salariés ont déjà manifesté un intérêt pour ce plan de départs. Ce dernier court jusqu'au 30 avril 2009.PSA et Renault ne sont nullement des cas isolés au sein de l'industrie automobile. L'allemand Daimler a affirmé hier son intention de réduire encore le nombre d'emplois d'intérimaires et de salariés à durée déterminée, sans en préciser le nombre.Volkswagen a fait savoir qu'il allait passer en revue ses projets d'investissements et ses dépenses, tout en cherchant à augmenter sa productivité. Au Japon, Mazda envisage de supprimer 1.300 postes, le constructeur de poids lourds Isuzu 1.400.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.