Le PS se relance sur le thème du pouvoir d'achat

Deux nouveaux badges, le premier représentant une rose éclatée en pétales multicolores et l'autre proclamant « Agir vraiment contre la crise », signent l'offensive d'hiver du Parti socialiste. Entourée des « économistes » de Solferino, Michel Sapin et Didier Migaud, Martine Aubry a présenté hier un plan de relance « global et cohérent », destiné à faire pâlir les mesures « riquiqui » décidées par Nicolas Sarkozy en décembre. « Notre pays est un des seuls à ne pas avoir un plan digne de ce nom », a souligné la première secrétaire du PS en estimant que le dispositif gouvernemental était « insuffisant dans ses montants » et « déséquilibré dans sa structure ». Face aux 26 milliards d'euros mobilisés par le chef de l'État, « en fait 4 à 5 milliards seulement d'argent neuf », le PS dégaine 50 milliards d'euros, soit 2,5 % du PIB, dont 10 milliards d'intervention en capital, l'impact budgétaire, au sens de critères de Maastricht, étant donc de 40 milliards. Les socialistes proposent d'annuler la loi Tepa de l'été 2007 pour financer une injection de 15 milliards dans l'économie « en régime de croisière » en plus des 10 milliards d'euros contribuant à la relance immédiate de 2009. Le PS réserve un paquet de 23,7 milliards d'euros au pouvoir d'achat, « grand absent » du « plan Sarkozy », avec des mesures à effet immédiat, comme un chèque de 500 euros pour tous les bénéficiaires de la prime pour l'emploi et des minima sociaux, une hausse du Smic de 30 euros nets au 1er février, une baisse de la TVA de 19,6 % à 18,6 %, une majoration de 10 % des allocations logement et la généralisation du chèque transport. Si Christine Lagarde a récusé hier cette piste de la baisse de TVA, qui, privilégiée par le gouvernement britannique, n'a pas entraîné un rebond de la consommation (on assiste au contraire à « son déclin manifeste », selon la ministre française de l'Économie), le gouvernement n'en devient pas moins sensible au thème du pouvoir d'achat. « À travers la prime pour les personnes modestes, le RSA, nous soutenons la consommation », affirme un ministre.« soufflé sur les braises »Martine Aubry voudrait par ailleurs mettre en place une « Sécurité sociale professionnelle » pour les salariés licenciés et rendre plus difficiles les licenciements « boursiers ». La justice pourrait suspendre la procédure de licenciement si l'enveloppe prévue pour le reclassement des salariés était inférieure à 80 % du salaire brut pendant deux ans. Elle prévoit aussi un volet supplémentaire de 100.000 emplois aidés, la création de 100.000 contrats « verts » et associatifs, le gel des 30.000 suppressions de postes dans la fonction publique et des 20.000 suppressions de postes dans les hôpitaux. Martine Aubry a souligné que le PS n'avait pas « soufflé sur les braises » lors de l'annonce du plan de soutien au secteur bancaire à l'automne. Mais les socialistes réclament désormais que l'intervention de l'État soit notamment conditionnée à l'interdiction de verser des dividendes et à la suppression de l'ensemble des indemnités de départ et des bonus des dirigeants. Mais Nicolas Sarkozy, qui a obtenu des banquiers qu'ils suppriment les bonus, a déjà préempté ce thème. Le PS propose enfin un plan de soutien de 26,8 milliards d'euros à l'investissement, dont 4,8 milliards pour les collectivités locales, 4 milliards pour le logement, 4 milliards pour l'investissement de l'État et 3 milliards pour ceux des entreprises publiques. « Il faut des actions à effet rapide car il y a urgence, et? marcher sur deux jambes?: la consommation et l'investissement », a insisté Martine Aubry. n23,7 milliards d'euros seraient réservés au pouvoir d'achat.
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