Les universités toujours sous tension

Après trois mois de grèves et de blocages et malgré les vacances de printemps, les universités s'organisent pour « sauver » leur année. Nombre d'établissements, autonomes en la matière, ont déjà mis en place des dispositifs de rattrapage, sachant que les validations automatiques du deuxième semestre sont généralement exclues. « Il en va de la crédibilité de nos diplômes », insiste Danièle Charles-Le Bihan, vice-présidente de Rennes II. Cours en ligne, délocalisés, pendant les congés, le samedi ou le soir, prolongement du calendrier universitaire de plusieurs semaines, sessions de rattrapage en septembre (voire contrôle continu comme à Avignon) sont monnaie courante. « Reste le problème des étudiants étrangers qui doivent rentrer chez eux ou de ceux qui travaillent l'été. Certaines UFR ont déjà saisi les Crous pour l'octroi des logements ou des bourses », explique Enora Hamon, porte-parole de la Confédération étudiante. Syndicats d'enseignants et d'étudiants s'accordent à juger que la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a « dramatis頻 la question des examens pour affaiblir le mouvement.deux « provocations »Peine perdue, estime Jean-Louis Fournel, porte-parole de Sauvons l'université, selon qui le mouvement va repartir à l'issue des vacances du fait de deux « provocations » : l'examen hier en Conseil d'État du projet de décret réformant le statut des enseignants-chercheurs (lire encadré) et l'examen par le ministère des maquettes des futurs mastères d'enseignement prévus pour la rentrée prochaine. L'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, qui aurait dû s'en charger, s'y est refusée, jugeant l'échantillon trop faible : du fait du boycott des universitaires, seules 17 maquettes ont été présentées, dont seulement 9 d'universités publiques? Dans l'entourage de Valérie Pécresse, on assure que les dossiers ne vont être qu'« analysés ». Pour Stéphane Tassel, secrétaire général du Snesup-FSU, ces deux faits « procèdent de la même volonté du gouvernement de passer en force ».Dans ce contexte, la contestation se maintient, assure Stéphane Tassel, même si à ce jour, seulement 7 universités sont considérées comme entièrement « bloquées » par le ministère (Paris III, IV et VIII, Bordeaux III, Grenoble III, Lille III, Toulouse II). « La situation reste très tendue », juge Anne Fraïsse, la présidente de Montpellier III, dont le blocage administratif perdure. La prochaine journée nationale de mobilisation, prévue le 28 avril conjointement avec le personnel hospitalier, devrait être un succès, assurent nombre d'universitaires. Clarisse Jay
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