Universités  : les étudiants reprennent le chemin des cours

Pour beaucoup, les derniers déblocages d'université intervenus en début de semaine sonnent le début de la fin. D'autant que le symbole de la contestation, l'université Paris Sorbonne (Paris IV), est lui aussi tombé. Ces derniers jours ont ainsi vu Paris III (Sorbonne Nouvelle), Paris IV, Saint-Étienne et Lille III voter, souvent à contrec?ur, le déblocage. À ce jour, cinq universités restent perturbées à des degrés divers (Aix-Marseille I, Amiens, Caen, Nancy II, Reims). Seule Toulouse II (Le Mirail) reste entièrement bloquée. « Nous tablons sur une session d'examens du 15 au 20 juin. Mais si le déblocage n'intervient pas d'ici au 23 mai, tout sera reporté en septembre », explique une porte-parole de l'université, précisant que les AG réunissent en moyenne 2.000 des 23.000 étudiants. Pour les autres, la situation est incertaine, comme à Nancy II, qui a voté la reprise des cours mais l'a conditionnée au remplacement des examens par des « évaluations ».« Retour à la normale »L'entourage de la ministre de l'Enseignement supérieur parle de « retour progressif à la normale ». Une normalité relative, nombre d'établissements devant gérer cours de rattrapage et décalages d'examens. Valérie Pécresse a d'ailleurs réuni mardi les recteurs d'académie pour leur demander d'accompagner les universités dans cette tâche, mais aussi veiller à ce que les examens portent bien sur les enseignements dispensés, sans quoi les « diplômes ne seront pas reconnus », insiste-t-on rue Descartes. Pas question donc de valider des semestres « blancs » ou de procéder à de simples « évaluations », comme réclamé ici ou là. Le ministère valide d'ailleurs tous les plans de rattrapage et n'hésite pas à les retoquer, comme à Grenoble III.La chute des derniers bastions signifie-t-elle pour autant la fin du mouvement, qui dure depuis quatre mois ? « L'état de la contestation ne se mesure pas à l'aune des universités bloquées », estime Stéphane Tassel, secrétaire général du Snesup-FSU. De fait, selon le ministère, 35 universités (sur un total de 83) n'ont jamais été perturbées. La surmédiatisation des rares universités bloquées, parfois que partiellement, et l'amalgame entre les actions étudiantes et le mécontentement des enseignants-chercheurs et des personnels peuvent, à l'heure des déblocages, laisser penser que la fronde s'étiole. Or, souligne Stéphane Tassel, « la mobilisation est en fait née il y a deux ans, avec le pacte pour la recherche » et a atteint sa phase aiguë avec les réformes en cours. Une intersyndicale (FSU, CGT, Solidaires, SLU, SLR, Unef) a appelé mercredi à la poursuite de l'action et à participer aux journées interprofessionnelles prévues les 26 mai et 13 juin.
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