Medtronic fait de l'Europe son relais de croissance

SantéMême si son nom est peu connu du grand public, l'américain Medtronic est un leader mondial. Sa spécialité : les dispositifs médicaux, des pacemakers aux implants vertébraux en passant par les stents (pour élargir des artères). L'an dernier (exercice clos fin avril), Medtronic a réalisé un chiffre d'affaires de 14,6 milliards de dollars (+ 8 %) sur un marché mondial estimé à près de 40 milliards. Les États-Unis représentent 60 % de ses revenus, mais c'est l'Europe qui tirera l'activité en 2009. « Nous prévoyons une hausse globale de 8 % de nos ventes, dont environ 10 % en Europe », indique Rob Ten Hoedt, vice-président de Medtronic. Pourquoi cette différence ? « Aux États-Unis, nombre de patients paient nos dispositifs de leurs poches. Avec la crise, au lieu de renouveler leur défibrillateur tous les trois ans, ils ont tendance à le conserver plus longtemps. D'ailleurs, la croissance du marché mondial devrait ralentir dans les années à venir, autour de 4 à 6 % », estime Serge Bernasconi, président France de Medtronic. Et ce malgré la multiplication des maladies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque, Parkinson?) nécessitant ce type de matériels. En France, où les dispositifs médicaux représentent 6 % des dépenses de santé ? contre 18 % pour les médicaments ? tout n'est pas rose. Les appareils, très coûteux (5.000 à 25.000 euros), sont pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale, ce qui rend les autorités de santé exigeantes. « Nous sommes soumis à des baisses de prix de 10 à 15 % tous les quatre à cinq ans », explique Serge Bernasconi.500 emplois en franceAu niveau mondial, Rob Ten Hoedt prévoit que « le résultat net de Medtronic continuera d'augmenter plus vite que les ventes cette année, via la réallocation de nos ressources dans les régions en forte croissance, Chine, Inde et Russie ». Medtronic a ainsi annoncé mi-mai « 1.500 à 1.800 suppressions de postes », soit 4 à 5 % de ses effectifs. Les 500 emplois du groupe en France « ne sont pas concernés ».« L'objectif de ces restructurations est de conserver nos capacités de R&D et d'acquisitions », explique Serge Bernasconi. En 2008, Medtronic a investi 1,5 milliard de dollars en recherche et développement et racheté quatre sociétés. Il cible les matériels cardio-vasculaires, son point faible. « L'innovation est essentielle car le cycle de vie de nos dispositifs ne dépasse pas dix-huit mois », souligne Medtronic qui veut lancer 24 nouveaux produits en deux ans. Il a obtenu vendredi l'autorisation d'accès au marché européen pour un pacemaker que le patient peut conserver pour passer un IRM.
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