À défaut de postes, Darcos crée des services

ÉDUCATIONC'est le credo de Xavier Darcos et sa parade pour faire passer la pilule des suppressions de postes : les services. Depuis que la réforme du lycée lui a échappé, les annonces en ce sens se succèdent. « Je suis ministre, j'agis », se plaît-il à rappeler.Après la rénovation des services d'orientation, il a dévoilé vendredi son idée d'académie en ligne annoncée en janvier. Cette « 31e académie » consistera dès la rentrée en l'accès, gratuit et pour tous, à l'intégralité des contenus des enseignements, du CP à la terminale. D'ici là, des « cours d'ét頻 vont être mis en ligne. L'idée ? La reconquête par l'école républicaine de « l'accès au savoir » et de la réussite scolaire, des créneaux fort lucratifs largement occupés par nombre de sociétés de soutien scolaire, accessibles aux seules familles argentées.L'accompagnement éducatif, dont le ministre a dressé le bilan mercredi dernier, participe du même objectif. Expérimenté en 2007, il a depuis été étendu à tous les élèves scolarisés en zone d'éducation prioritaire. Soit 872.500 élèves de primaire et du collège. Fort de son succès, le ministère a d'ailleurs réitéré son projet « d'aller plus loin dans l'ouverture des établissements scolaires aux élèves en dehors » des heures de cours. Après expérimentation en 2009-2010, cette mesure souhaitée par le chef de l'État devrait être intégrée à la future réforme du lycée. « Toutes les demandes convergent en ce sens », assure la rue de Grenelle.Mise en ?uvre complexePour les syndicats d'enseignants, ces idées sont louables mais relèvent encore de l'effet d'annonce. Elles semblent complexes à mettre en ?uvre. « Les collectivités locales, qui assurent la gestion des établissements, vont encore être davantage mises à contribution », relève Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT. Et Daniel Robin, cosecrétaire général du Snes-FSU, de demander « comment financer toutes ces mesures en période préparatoire d'un budget 2010 difficile ». Un budget qui devrait se traduire par 15.000 à 18.000 suppressions de postes. La tâche du ministre ne sera donc pas aisée, quel qu'il soit. Si, dans l'entourage de Xavier Darcos, on laisse planer la thèse du statu quo (bien que l'on sache le ministre lassé des négociations avec les syndicats et séduit par la justice), les noms d'éventuels successeurs continuent à circuler. À ce jour, Nathalie Kosciusko-Morizet tiendrait la corde, loin devant Luc Chatel. Clarisse Jay
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