Nouvelle offensive contre les paradis fiscaux

Las de voir leurs recettes fiscales prendre le chemin des paradis fiscaux, les pays riches montrent les dents. Dix-sept pays réunis hier à Paris à l'initiative du ministre du Budget, Éric Woerth, et de son homologue allemand Peer Steinbrück, ont menacé les paradis fiscaux les moins coopératifs demesures de rétorsion faute de progrès sur le front de la transparence et de l'échange d'informations. "Les pays réunis ici aujourd'hui sont favorables à la prise de mesures contre les juridictions qui, de par leurs systèmes juridique et administratif, facilitent la fraude et l'évasion fiscale", souligne le communiqué final de la réunion. Les Dix-Sept ont demandé à l'OCDE de "réactualiser" sa "liste noire" des paradis fiscaux non coopératifs d'ici à mi-2009. Ce document, qui comptait au départ 27 pays, n'en compte plus que trois : le Liechtenstein, Monaco et Andorre, les autres pays s'étant engagés à faire évoluer leur législation et leurs pratiques. Mais les dix-sept responsables réunis hier jugent que la mise en oeuvre progresse trop "lentement". L'OCDE a donc été mandatée pour faire le tri entre les paradis fiscaux qui ont fait de réels progrès et les autres, et pour étudier desmesures de rétorsion. Son travail sera examiné lors d'une prochaine réunion à Berlin en mai ou en juin, juste avant le G8. LE LIECHTENSTEIN PRÊT AU DIALOGUE "Nous avons évoqué un certain nombre de pays, les Bahamas, les îles Caïmans, les îles Vierges britanniques, les îles Samoa, des centres financiers offshore comme Singapour", a indiqué ÉricWoerth. Peer Steinbrück a, pour sa part, souhaité que la Suisse figure également sur cette nouvelle liste noire. Ni la Suisse, ni le Luxembourg, ni l'Autriche, pourtant conviés à la réunion, n'ont souhaité y participer. Le Liechtenstein a créé la surprise en indiquant être proche d'un accord avec l'Union européenne. "Les négociations durent depuis des années, elles arrivent à leur terme, on espère pouvoir conclure bientôt, dans quelques semaines", a déclaré le prince Nikolaus de Liechtenstein à la radio française BFM, se disant prêt à dialoguer sur le secret bancaire. La principauté, qui tire 30 % de son produit national brut des services financiers s'était retrouvée au coeur d'un scandale de fraude fiscale qui avait touché l'Europe au début de l'année. Les Dix-Sept ont également souhaité élargir la directive européenne sur l'épargne à de nouveaux pays, comme Singapour ou Hong Kong, et aussi y inclure les produits financiers complexes.
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